Le Nigeria a encore vécu un autre week-end de violences armées, œuvres des terroristes de la secte islamiste Boko Haram qui a commis un massacre dans le nord-est du pays, tuant au moins 56 personnes, selon les chiffres officiels. Parmi les morts figurent 44 personnes, tuées dans une mosquée, alors que les 12 autres ont été massacrées dans un village lors d'une attaque surprise, ont expliqué des sources sécuritaires, relayées par les médias locaux et les agences de presse. D'ordinaire, les attaques et les violences de Boko Haram étaient dirigées contre la minorité chrétienne qui vit dans le nord du Nigeria. Mais cela n'a pas empêché les autorités du pays de montrer du doigt les membres de cette secte qui veut imposer la loi islamique dans la partie musulmane du Nigeria, où douze Etats sur quatorze ont été soumis au contrôle des islamistes et appliquent rigoureusement la charia, faute d'avoir les moyens nécessaires pour résister à la force armée de Boko Haram et autres petits groupuscules armés islamistes. Selon un responsable du gouvernement d'Abuja donc, ces violences ne sont en effet que des actions de représailles contre les civils qui ont décidé de prendre les armes aux côtés de l'armée régulière qui est toujours en opération dans cette partie du Nigeria. De nombreux villageois se sont constitués en des groupes d'auto-défense pour défendre leurs villages et leurs biens, constamment menacés par Boko Haram. Ces derniers organisent régulièrement des attaques contre les villages isolés comme cela était le cas ce samedi où ils se sont introduits dans le village de Ngom, dans le district voisin de Mafa, pour assassiner douze personnes et en blesser d'autres. Le renforcement des mesures de sécurité, les opérations militaires effectuées depuis mai dernier ainsi que l'état d'urgence décrété dans le nord du Nigeria ne dissuadent pas Boko Haram, qui vise par ailleurs des établissements scolaires publics, considérant l'école comme un moyen de détourner les enfants du «chemin de dieu», selon les déclarations de ses leaders, dont certains ont été arrêtés et emprisonnés. Par ailleurs, Abubakar Shekau, chef présumé de Boko Haram, a revendiqué lundi soir les dernières attaques meurtrières contre les forces de sécurité dans le nord-est, portant le bilan des victimes à plus de 4 000 morts, et ce depuis 2009, date de la création de ce mouvement qui a fait allégeance à la nébuleuse islamiste internationale Al-Qaïda. Boko Haram est aussi accusé de soutenir les rebelles islamistes au Nord-Mali. A noter par ailleurs, qu'un chef de la secte Boko Haram a été arrêté lors d'un raid des agents de sécurité dans l'Etat septentrional de Sokoto, il y a exactement quatre semaines après que l'un des leaders les plus recherchés de la secte ait été abattu, a indiqué l'armée lundi, a rapporté l'agence chinoise Xinhua. L'arrestation de ce chef terroriste a été possible grâce aux efforts combinés de la police, d'agents secrets et de l'armée qui ont pu arrêter avec lui d'autres éléments de Boko Haram, a précisé le porte-parole de l'armée nigériane lors d'un point de presse tenu hier. Le président nigérian Jonathan Goodluck a proposé un cessez-le-feu mais Boko Haram a refusé cette offre en multipliant les attaques contre tout ce qui symbolise l'Etat et contre la minorité chrétienne. L. M.