«Contre la Côte d'Ivoire, nous ne serons pas favoris et ça me convient» Encore une fois, Karim Ziani a été l'un des meilleurs éléments de la sélection algérienne contre l'Angola. Calme et lucide, il a fait valoir sa vision de jeu et sa clairvoyance pour créer des situations de but dans le camp adverse. C'est avec sa franchise habituelle qu'il a aimablement accepté de répondre à nos questions à sa sortie des vestiaires. * Un commentaire sur la qualification de l'Algérie pour les quarts de finale ? C'est une qualification tout ce qu'il y a de plus naturelle. Nous avions bien promis au peuple de passer le premier tour et nous avons tenu notre promesse. C'est une réponse à ceux qui avaient douté de nos capacités après notre défaite lors de notre premier match. Nous sommes très heureux de cette performance, même si je pense que ce n'est qu'un pas. Nous pouvons encore faire mieux dans cette compétition. * Savez-vous que les Algériens sont descendus dans la rue pour fêter la qualification pour les quarts de finale ? Ah, bon ? Cela fait vraiment plaisir de savoir que nous avons de nouveau fait sortir le peuple dans la rue pour des manifestations de joie. Cette qualification est avant tout pour ce peuple et nous sommes réellement heureux de lui procurer des moments de bonheur. * Au coup d'envoi de la partie, votre objectif était-il de vous qualifier au prochain tour ou bien carrément de terminer en tête du groupe ? Nous visions la victoire, tout simplement. Nous sommes entrés sur le terrain avec l'ambition de vaincre et passer aux quarts, quel que soit le résultat de l'autre match entre le Mali et le Malawi. C'est ce qui explique que nous avons fait preuve de beaucoup de détermination lors de la première mi-temps. Il y a eu un nul au final et nous sommes qualifiés en terminant à la deuxième place. * En deuxième mi-temps, les deux équipes avaient donné l'impression de gérer le match nul qui les qualifiait pour le deuxième tour. Etait-ce voulu ? Non, pas du tout. Si vous regardez bien le match, vous verrez que ce sont les Angolais qui cherchaient le nul car nous leur étions bien supérieurs. C'est nous qui avons raté la victoire, pas eux. Notre intention dès le coup d'envoi était de gagner et vous avez vu que nous nous sommes procurés des occasions de but aussi en première mi-temps qu'en seconde période. Malheureusement, nous n'avons pas pu les concrétiser. Vers la fin du match, la fatigue faisant son effet, nous nous sommes montrés plus prudents. Donc, ce n'était pas du tout prémédité. Nous avons joué pour gagner car nous aurions aimé terminer en tête de notre groupe. * Maintenant que vous êtes qualifiés, vous allez affronter la Côte d'Ivoire en quarts de finale. Cela vous fait-il peur ? Ce n'est pas encore certain que ce soit la Côte d'Ivoire (entretien réalisé lundi, après le match Angola-Algérie, ndlr), mais si tel est le cas, ce sera bien pour nous car nous aurons en face la meilleure sélection africaine à l'heure actuelle. Ce sera elle le favori et nous serons dans la position d'outsider, ce qui nous convient parfaitement. En tout cas, que ce soit la Côte d'Ivoire ou le Burkina Faso, celui qui terminera premier dans un groupe aussi relevé, qui comporte également le Ghana, sera forcément un adversaire de valeur. * Donc, un adversaire comme la Côte d'Ivoire vous convient ? Il nous convient dans le sens où notre équipe se transcende toujours face aux grandes équipes. Cela a été souvent le cas ces dernières années. Surtout que notre équipe sait toujours répondre présent lors des grands rendez-vous et c'est en cela qu'elle est forte. Elle tire sa motivation de l'adversité. Donc, rencontrer une équipe comme la Côte d'Ivoire sera très motivant pour nous. * Vous allez jouer votre match du quart de finale à Cabinda, dans la province qui a vu le bus transportant la sélection du Togo être mitraillé. Cela vous fait-il peur ? Non, pas du tout. Ce qui s'est passé là-bas est un acte isolé et je ne pense pas qu'il y ait risque pour notre vie. Nous allons nous déplacer là-bas pour jouer un match de football et je suis convaincu que tout se passera bien. * Allez à Cabinda, c'est découvrir un nouvel environnement et jouer dans un nouveau stade et sur un nouveau terrain. Sont-ce des inconvénients ? Non, nous avons fini par nous y habituer à la longue. Nous avons fait tellement de déplacements en Afrique et joué sur tellement de terrains différents qu'un changement de ville ne nous perturbera pas. Dans les clubs, nous nous déplaçons vers les villes où nous jouons nos matches à l'extérieur la veille. Là, nous y allons 48 heures avant. C'est donc mieux qu'en club (sourire). Entretien réalisé par Farid Aït Saâda et Redouane Bouhanika