Butragueno : «Tous unis derrière l'Espagne» Seedorf : «Si je n'étais pas optimiste, je ne serais pas là !» Une finale Pays-Bas–Espagne, c'est avant tout une prime au beau jeu. C'est la première fois depuis de longues années qu'une finale de Coupe du monde opposera deux équipes joueuses, dont la tendance offensive est la marque de fabrique. Ce n'est que justice que le trophée le plus prestigieux du football revienne, quel que soit le résultat final, à une formation qui ose devant et qui ne prône pas la prudence. Pour avoir un pronostic sur ce match qui réconciliera certainement les puristes avec le football, le vrai, nous avons interrogé deux légendes ayant évolué dans les deux sélections finalistes par le passé. S'ils ont, pour point commun, de n'avoir jamais remporté de Coupe du monde, ils partagent cependant la même «rage» pour le jeu offensif. Si chacun d'eux voit midi à sa porte en pronostiquant le sacre de son pays, ils se rejoignent sur un point : ce sera assurément une belle finale. -------------------------------------------------------- Seedorf : «Si je n'étais pas optimiste, je ne serais pas là !» Clarence Seedorf a une particularité : c'est le seul joueur au monde à avoir remporté la Ligue des champions avec trois clubs différents (Ajax Amsterdam, Real Madrid et Milan AC). Cela le place déjà, alors qu'il n'a pas encore pris sa retraite, au panthéon du football international. C'est avec intérêt et espoir que ce «vieux» joueur regardera ses jeunes compatriotes tenter d'offrir aux Pays-Bas son premier sacre mondial. Vous êtes toujours en activité, mais vous n'êtes plus en sélection des Pays-Bas. Cela vous déçoit-il ? Non. Il faut savoir laisser la place aux jeunes. J'ai fait mon temps en sélection. Aujourd'hui, si je n'y ai plus ma place, je respecte cela. La sélection de votre pays est en finale de Coupe du monde. Optimiste pour une consécration ce dimanche ? Oui, je suis optimiste. Si je ne l'étais pas, je serais resté chez moi et ne serais pas venu jusqu'ici pour l'encourager ! Je pense sincèrement que la Hollande a sa chance dans cette finale, surtout qu'elle est sur une série de plusieurs victoires consécutives. Ce sera certainement un beau match. Un mot sur la participation algérienne à cette Coupe du monde ? A vrai dire, je n'ai pas regardé ses matches, sauf je crois celui contre l'Angleterre. Je pense que, comme toutes les équipes ayant pris part à ce Mondial, celle de l'Algérie a fait de son mieux, mais cela n'a pas été suffisant. Peut-être qu'elle fera mieux à l'avenir. -------------------------------------------------------- Butragueno : «Tous unis derrière l'Espagne» Bien qu'il n'ait remporté, durant sa riche carrière, ni la Coupe du monde ni la Ligue des champions, Emilio Butragueno, surnommé «El Buitre» (le vautour), est l'une des légendes du Real Madrid du siècle passé. Son seul regret a toujours été de n'avoir pas remporté de titre majeur avec l'Espagne. C'est en véritable supporter qu'il suivra demain la finale entre l'Espagne et les Pays-Bas, abstraction faite du cachet «Barça» de la sélection espagnole qui sera alignée demain. La majorité des observateurs donnent l'Espagne comme grand favori pour remporter la Coupe du monde. Etes-vous tout aussi optimiste ? Oui, je le suis. Avec le niveau affiché par l'Espagne ces dernières années, c'est normal que je sois optimiste. Il est certain que ce sera un match qui marquera les esprits. Certes, un match n'est jamais gagné d'avance, mais je crois fermement à la capacité de notre équipe de s'imposer. Même si l'équipe est à forte concentration de joueurs du FC Barcelone, alors que vous êtes madrilène ? A ce que je sache, c'est la sélection d'Espagne. Il y a onze joueurs de clubs espagnols différents qui portent un seul maillot, celui de l'Espagne. Ce dimanche, ils n'auront, et nous avec, que l'Espagne comme dénominateur commun. Nous serons tous unis derrière l'Espagne Pouvez-vous nous donner votre avis sur la participation de l'Algérie à ce Mondial ? Cela a été visiblement difficile pour l'équipe algérienne. Elle a joué, elle a tenté, mais sans grande réussite. Il ne faut pas s'en étonner : la Coupe du monde, c'est le très haut niveau et ce n'est pas aussi facile qu'on le pense. L'équipe d'Espagne de mon époque était forte dans les qualifications, mais elle n'allait pas loin en Coupe du monde car c'est plus dur qu'on le pense.