«Ne crois pas que je reste chez moi à me rouler les pouces. J'ai mes affaires à côté, fils. J'ai une vie bien meublée, si on veut» Samir Bellemlat, comment est la vie loin du football ? Tranquille. Un vrai plaisir, fils ! (rires). Ce qui est bien, c'est que je suis maître de mon emploi du temps. Je fais ce que je veux, quand je veux. Je profite de ma famille à fond. Fils, c'est une marque déposée chez les Belmellat ? Ah oui, fils. Farid pourrait revendiquer l'exclusivité, bien que ce soit moi qui l'ai propagé à Kouba. Le football ne vous manque-t-il pas ? Non. Pour le moment, je m'en passe facilement. Après, dans dix ans, je n'en sais rien. Y a les petits sixtes à la cité pour te consoler, au cas où… Je laisse ça à mon frère Farid. L'ennui risque de te rattraper … Attention, ne crois pas que je reste chez moi à me rouler les pouces. J'ai mes affaires à côté, fils. J'ai une vie bien meublée, si on veut. Qu'est-ce qui va te manquer le plus ? La pression d'avant-match. L'adrénaline qui monte. Des sensations uniques. Des regrets ? Oui. La manière avec laquelle je suis sorti du RCK. Je m'attendais à plus d'égards de la part des dirigeants. On m'a fait sortir par la petite porte. Tu ne t'attendais pas quand même à une cérémonie d'adieu ? Si, walah ! Une petite collation. Une sorte de jubilé. J'aurais tant aimé entrer sur le terrain avec mon fils. Quand j'y pense, je suis dégoûté. Et tu fais quoi, sans vouloir être indiscret ? J'ai un commerce et beaucoup de projets. En quoi ? Dans l'immobilier. Avec mon grand frère, on va monter une petite affaire familiale. Agent ? Non, plutôt promoteur. C'est un métier qui me passionne. Est-ce vrai qu'on t'as pris au RCK pour compléter la liste ? Il y a du vrai dans ce que tu dis. En fait, à l'époque je jouais à Jolie Vue en jeunes. Un jour, on avait joué le RCK et M'hamed Talbi a été séduit par mon niveau. Au départ, il devait faire signer Mechta, mais ça ne s'est pas fait. Talbi m'a, du coup, fait appel. C'est comme ça que j'ai atterri au RCK. Grâce à Talbi, quoi ? A son flair, surtout. C'est un homme qui respire le football. Très agréable à vivre de surcroît. Un plaisantin aussi… Grave. Je me souviens qu'avec lui, on devinait facilement qui serait remplaçant au déjeuner. Celui qui se voit servir deux morceaux de viande au lieu d'un fera banquette. (rires). Un super mec ! Quelle est la partie de ton corps que tu aimes le plus ? Mes mollets. Ah bon, ils ont quoi ? Rien de spécial. Je les aime, c'est tout. Si t'avais la chance de changer quelque chose de ton physique, ce serait quoi ? Rien. Je m'aime bien comme ça ! T'en es certain ? Tout compte fait, quelques centimètres de plus auraient été les bienvenus. Quel est le plus beau complément qu'on t'ait fait ? Oulid familia. Je pense qu'il n'y a pas meilleur compliment que celui-là. Peux-tu nous résumer ta vie en un mot ? Plutôt en deux. Des hauts et des bas. Quel est ton principal trait de caractère ? Réservé. Un peu calme aussi. Mais accessible, faut le dire … Tout à fait. Je suis ouvert. Je me fais facilement des amis, quand même. Combien d'amis véritables ? Cinq. Avec qui ne partirais-tu jamais en vacances ? Khouya Farid ! Pourquoi ? Lui le sait. (rires). La qualité chez un homme ? La responsabilité. Chez la femme ? L'éducation. T'es marié, samir ? Oui. Depuis sept ans. Des enfants ? Oui. Un garçon et une fille. Allah ibarek… Ibarek fik. Combien de frères et sœurs Quatre frères et deux sœurs. Tu te situes où parmi tout ce beau monde ? Le dernier. T'étais le chouchou alors ? Oui, je l'avoue. Avec mon frère Farid, on en a eu bien des privilèges. Comment ça ? Bah, s'il y avait des fruits à la maison, c'était pour nous. La viande aussi. Les parents nous ont vraiment gâtés. Un peu plus que les autres. Et comment tes frères et sœurs le prenaient ? Naturellement. Il y avait une grosse solidarité entre nous. Que faisait ton père ? Taxieur. Niveau d'études ? 8e année. T'as arrêté l'école jeune, dis donc ? Oui. Trop tôt. Tu le regrettes ? Beaucoup aujourd'hui. Je me dis que j'aurais dû poursuivre mes études. T'étais comment à l'école ? Moyen. Ni faible ni brillant. Dans quelle matière tu te débrouillais le plus ? Les maths. Tu t'es lancé dans le commerce, cela va de soi… (rires). Avec khouya Farid, la calculatrice est à portée de main ! La faute qui t'inspire le plus d'indulgence ? Une faute involontaire. Je peux tout pardonner pour peu qu'on ne touche pas à ma dignité. Ta plus grande peur ? La maladie. Ta devise dans la vie ? Etre toujours sincère avec les autres. En qui aimerais-tu être réincarné ? Kevin Costner. T'aurais voulu faire acteur ? Ailleurs. Ici, ça ne m'intéresse pas. Film et chanson ? Une Bouteille à la mer. La chanson, j'aime bien Mâak ya l'mesrara du regretté Kamel Messaoudi. Mais j'aime beaucoup Matoub aussi. Le personnage historique ? Matoub, incontestablement. C'est un monument de la chanson algérienne. T'es d'où en Kabylie ? D'Azazga. Tu y vas ? Très souvent. J'y suis allé pour le week-end. J'aime bien me ressourcer là-bas. Sais-tu que Azazga est connue pour ses restaurants de qualité ? Et comment ? Bien que j'aime plutôt manger ce que prépare laâjouz. Elle me fait un de ces kouskous aux raisins, un vrai régal, fils. Ton plat préféré ? Le poisson. Ton footballeur préféré ? Zinédine Zidane. Ton match référence ? RCK-USMH d'il y a trois ans. J'avais sorti un gros match. Ton plus beau but ? Je n'en ai pas marqué beaucoup. Oui, ça me revient. C'était face à Hadjout la saison de l'accession. Un joli crochet suivi d'une frappe instantanée. Ton occupation préférée ? Le jardinage. Je passe des heures dans le jardin de mon beau-frère. L'émission télé à ne pas rater ? Capital sur M6. L'objet indispensable ? Mon portable. La plus grosse folie ? Une maison. C'est plutôt un investissement ça… Oui, je dois l'avouer. T'es du genre costume-cravate ou jean-baskets ? Panaché ! Chemise, jean et mocassins. Hamoud ou Coca ? Les deux. Ville ou campagne ? Les deux ! Montagne ou mer ? La mer. 4X4 ou Ferrari ? 4X4. Ta chambre prend feu, tu sauverais quoi ? Je m'assurerais que ma famille est à l'abri.