Remache «Je ne voyais plus rien» Tizi Ouzou et son centre-ville ne sont pas restés en marge des événements que connaissent de nombreuses régions du territoire national. Et si on a noté un petit redoux çà et là, l'après-midi de la journée d'hier a connu des échauffourées entre les jeunes et le CNS. Des événements qui se sont déroulés à proximité du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou qui est situé en plein cœur de la ville des Genêts. Une séance d'entraînement était programmée dans l'après-midi. Après quelques exercices techniques, le coach appelle l'ensemble de l'effectif pour un match d'application. Dehors, on se balance des projectiles. De la fumée commence à monter dans le ciel. Le match d'application démarre. Après 20', le coach montre du doigt la direction du vestiaire Le match se joue, malgré l'odeur des gaz lacrymogènes dont ont fait usage le service d'ordre pour repousser les casseurs. Cinq policiers pénètrent dans l'enceinte du stade. Ils expliquent leur présence, par le désir de protéger les joueurs et tous les présents au stade. Il faut noter qu'en raison du grabuge de ces derniers jours, les responsables du club, en coordination avec ceux du stade, ont décidé de fermer le portail. Non pas dans un souci de huis clos, mais pas mesure de sécurité. Cela n'a pas empêché quelques mordus de la JSK de prendre place dans les gradins et de suivre les entraînements de leur équipe. Après un quart d'heure de jeu, les gaz se font plus gênants. Les joueurs ont des difficultés à respirer. On se couvre ses yeux. Il n'était plus possible de continuer à jouer, sous peine de prendre des risques avec la santé des joueurs. Belhout fait signe à ses poulains d'arrêter le match. Ils ne se font pas prier. Tout le monde prend ses jambes à son cou. Le vestiaire restait le seul moyen d'éviter l'inhalation de ce gaz. ----------------------------- Belhout : «Au vestiaire, on s'est adonnés à de la musculation» On était un peu surpris de voir les joueurs mettre du temps à ressortir du vestiaire. Attendaient-ils que la situation se calme pour continuer le match d'application ? Reprenaient-ils leurs esprits, après ce quart d'heure difficile passé sur la pelouse et les méfaits du gaz ? On s'est rapproché du coach qui nous expliquera : «On est restés dans le vestiaire où on s'est adonnés à de la musculation. Le vestiaire de la JSK dispose d'ateliers assez intéressants.» Belhout et ses joueurs ont fait pendant un quart d'heure un travail musculaire. ----------------------------- Remache «Je ne voyais plus rien» Le premier joueur que nous avons rencontré, après l'incident des gaz lacrymogènes, était le latéral gauche Imad Remache. L'avant-bras sur les yeux comme pour les protéger, il nous avoua les difficultés qu'il avait rencontrées pour voir le ballon sur la pelouse :«Il était impensable de continuer à jouer et d'arriver jusqu'à la mi-temps. On ne voyait plus rien, tant les gaz gênaient. Je ne pouvais plus ouvrir les yeux. J'avais des larmes qui coulaient. Il était préférable d'arrêter la partie et c'est ce qu'il y avait de mieux à faire.» «L'air était irrespirable» Parmi les premiers fuyards, juste après le signal donné par Belhout pour éviter à ses joueurs des soucis de santé, Imad Remache, le latéral droit, nous confia : «L'air été devenu irrespirable. Impossible de se concentrer sur le match. Le coach avait bien fait de mettre un terme au match d'application.» ----------------------------- La trêve hivernale à partir d'aujourd'hui Les Canaris en congé jusqu'au 17 janvier Hier et à la suite du changement de dernière minute que la ligue a rendu officiel par le biais d'un communiqué à travers lequel elle annonce le début de la trêve hivernale à partir d'aujourd'hui et qui s'étalera jusqu'au 10 février prochain la direction kabyle n'a pas tardé, pour sa part, à prendre les premières mesures. Dès qu'il a eu vent de la nouvelle, le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, a pris attache avec son entraîneur en chef, Belhout, qui venait à peine de quitter le stade, pour lui demander d'accorder une semaine de repos aux joueurs, la reprise des entraînements étant programmée pour le 17 janvier. Une préparation à Tizi avant de rallier la Tunisie Selon les premières informations qui nous sont parvenues hier en fin d'après-midi, la JSK reprendra les entraînements au stade du 1er-Novembre dans le cadre de la première partie du stage hivernal avant de rallier la Tunisie où elle entamera les choses sérieuses au centre de Hammam Bourguiba. Belhout devrait se rendre en Belgique ces jours-ci Profitant donc de la semaine de congé qui a été accordée aux Canaris, l'entraîneur en chef devrait se rendre ces jours-ci en Belgique pour récupérer certaines affaires personnelles et du matériel qui lui permettra d'effectuer la préparation hivernale de l'équipe. Hier, avant même qu'il n'apprenne que des changements ont été apportés à la programmation des deux dernières journées de la phase aller, reportées jusqu'au 10 février prochain, le coach nous a révélé qu'il a déjà préparé ce déplacement en Belgique et qu'il devrait maintenant changer de date.