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Menad : «J'aurais pu jouer avec Papin à Marseille, mais j'ai choisi Nîmes pour l'argent»
Publié dans Le Buteur le 16 - 05 - 2009

«Le président de Malaga m'a dit : ce sera Madjer et toi, sinon personne»
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Les internationaux de votre génération ont beaucoup apporté au football algérien, mais on remarque qu'ils se sont dispersés un peu partout, alors qu'ils auraient pu constituer une force. Comment expliquez-vous cette dispersion ?
Chacun a pris son chemin à la fin de sa carrière de footballeur. Il y en a qui sont restés dans le milieu, comme moi qui me suis reconverti en entraîneur ; d'autres auraient certainement aimé continuer dans le football, mais ils y ont renoncé en se rendant compte qu'on leur mettait beaucoup d'embûches ; d'autres encore se sont carrément retirés du football et ont suivi d'autres voies. Il se pourrait que certains ressentent encore quelques rancœurs par rapport au passé, mais ça m'étonnerait de rester rancunier avec tout le temps qui est passé.
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Au cours d'une discussion informelle, Mustapha Kouci nous a dit qu'il avait été lésé, mais qu'il a tourné la page et pardonné. Son cas est-il un exemple des joueurs dont vous dites qu'ils avaient été lésés ?
Oui, parfaitement. Il y a eu des joueurs qui ont été lésés et même nous les joueurs, avions été peinés et ne l'avions pas admis, comme Kouici par exemple. Je ne dis pas qu'il a été écarté carrément. C'était un choix de l'entraîneur qui avait retenu quelqu'un d'autre à sa place parce que, dans sa tête peut-être, il trouvait ce choix plus efficace et plus approprié, mais Kouici, tout comme Bencheikh ou Merzekane à différentes époques, méritaient tout autant leur place. Allah ghaleb ! On ne peut pas faire jouer 20 joueurs à la fois. Il faut faire des choix.
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Mais des observateurs et une partie du public algérien avaient été surpris, lors du Mondial-82, que Kouici et Bencheikh n'aient pas été alignés lors du troisième match face au Chili où il fallait jouer le tout pour le tout. Etait-ce injuste, selon vous ?
Peut-être fallait-il effectivement les faire jouer, mais il fallait faire un choix. C'est toujours délicat pour un entraîneur.
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Tous les témoignages des joueurs de l'époque, comme ceux de Chaâbane Merzekane récemment dans Le Buteur, s'accordent à affirmer qu'il n'y avait pas de calculs entre les joueurs, même ceux qui jouaient au même poste. C'était un état d'esprit propre à vous ?
Oui, car notre seul souci était de rejoindre la sélection au plus vite. C'était un réel plaisir et non pas une corvée. Nous, qui jouions en Europe, guettions la convocation avec impatience. L'exil était parfois dur à supporter, croyez-moi. Il suffisait juste que je reçoive à Nîmes la convocation pour venir aussitôt, après avoir avisé mon club. Je n'attendais pas que la FAF m'envoie le billet d'avion. Je l'achetais de mon propre argent et j'accourais. C'était ça notre état d'esprit.
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Quel était votre meilleur ami parmi les pros ?
Faouzi Mansouri. Lorsque je jouais à Nîmes, nous étions constamment en contact et nous nous voyions même en famille.
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Au fait, pourquoi le choix de Nîmes qui évoluait en deuxième division française, alors que vous étiez l'un des meilleurs joueurs africains ?
En fait, j'avais beaucoup de prétendants (rires). Nîmes venait de rétrograder en deuxième division et le club voulait remonter vite. Le président était Jean Bousquet, Président Directeur-Général de l'entreprise de couture et d'habillement Cacharel et député-maire de Nîmes. Il était puissant et avait mis le paquet pour tenter de faire remonter le club en première division. De mon côté, j'étais pris par l'âge. J'avais déjà 27 ans et je me disais que c'était le moment de profiter du football au plan financier.
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Quels étaient les autres clubs français intéressés ?
Il y avait l'Olympique de Marseille et Lille, mais j'avais choisi Nîmes pour l'argent. C'était celui qui m'avait fait la meilleure offre financière. Dans les autres clubs, ils avaient besoin de jokers ou bien de jeunes qu'ils veulent promouvoir pour les revendre à d'autres clubs, mais Nîmes voulait accéder et, donc, voulait des joueurs chevronnés comme moi pour jouer et contribuer à l'accession. Malheureusement, nous avons raté l'accession trois ans de suite en nous inclinant dans les barrages devant Rennes et Brest.
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Le choix de Nîmes n'était-il pas également motivé par le désir de votre épouse de poursuivre ses études à l'université de Montpellier, située pas loin de Nîmes ?
C'est vrai, il y avait un peu de ça. Je devais l'inscrire pour des études supérieures en médecine, mais comme il n'y avait pas d'équivalence à l'époque, il fallait qu'elle passe un concours et, si elle passait, refaire tout le cursus. Comme nous avions commencé à faire des enfants, c'était tombé à l'eau.
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Avec du recul, regrettez-vous d'avoir raté la perspective de jouer dans un club comme Marseille qui vous aurait peut-être ouvert d'autres perspectives ?
Oui, je le regrette. Plutôt, je regrette de ne pas avoir joué dans un grand club et de ne pas avoir eu l'occasion de participer à des compétitions européennes de clubs. Mais je ne crois pas m'être trompé dans le choix de Nîmes, car c'était quand même un club bien structuré qui a une histoire dans le football français.
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Qui était attaquant à Marseille en cette période ?
Il y avait, entre autres, Jean-Pierre Papin. J'aurais pu le croiser et jouer avec lui sur le front de l'attaque.
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Vous avez raté Marseille en 1987, mais aussi Porto quelques années plus tard puisque Rabah Madjer avait convaincu les dirigeants du club portugais de vous recruter, mais vous aviez déjà signé à Famalicao. Vrai ?
Oui, c'est vrai. Je vais même vous dire mieux : bien avant cette proposition de Porto, nous devions signer, Madjer et moi, à Malaga juste après la CAN-90. Le président de Malaga était venu personnellement à Alger et nous a dit textuellement : «Je vous prends tous les deux ou personne.» C'était sa seule exigence : nous prendre tous les deux en même temps. Nous avons négocié les termes du transfert et nous nous sommes mis d'accord sur tous les points. Malheureusement, Madjer était sous contrat avec Porto qui avait tout fait pour le garder et l'empêcher de partir.
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Visiblement, Madjer et vous étiez très liés…
Absolument. D'ailleurs, nous sommes de très bons amis à ce jour. Certes, il s'est éloigné physiquement, car il travaille au Qatar, mais à Alger, nous sommes même voisins car nous habitons dans le même lotissement à Chéraga.
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Madjer et vous à Porto, cela aurait été bien ?
C'était vraiment mon rêve : évoluer aux côtés de Madjer dans le même club professionnel en Europe.
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Vous qui avez joué au Portugal en même temps que lui, quelle était la perception que se faisaient de lui les Portugais ?
C'était plus qu'un monument. «Asstaghfir Allah», c'était un dieu pour eux. A Porto, il suffit de citer le nom de Madjer et il y a un effet magique. Il était très aimé. Même les supporters du Benfica l'aimaient. Lorsqu'en plus le public sportif m'a découvert avec Famalicao, tout le monde était ébahi. Ils disaient : ces Algerinos, ils sont forts (rires)!
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Quelle évaluation faites-vous de votre expérience au Portugal ?
En toute franchise, je suis nostalgique de ce pays. Dès que j'y repense, j'ai la chair de poule et j'ai chaud au cœur. D'ailleurs, demain inch'Allah (entretien réalisé lundi passé, ndlr), je vais y aller pour quelques jours. J'y vais souvent. J'y ai gardé quelques contacts, notamment avec un ancien dirigeant qui m'appelle de temps en temps. Il s'est reconverti en manager. D'ailleurs, il m'a demandé de lui proposer de jeunes adolescents talentueux. J'ai plus apprécié mon passage au Portugal que mon passage en France. Au Portugal, j'ai joué en première division, j'étais connu et je m'étais classé, en jouant pourtant dans un club moyen, cinquième meilleur buteur du championnat, ex aequo avec le Brésilien Isaias de Benfica, derrière notamment Fernando Gomes et Pinto. Même à Belenenses, j'avais fait une belle saison où nous avions terminé à la cinquième place, ratant de très peu une place qualificative à une compétition européenne. Là-bas, les gens étaient généreux et reconnaissants.
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Lors de notre déplacement au Portugal pour effectuer un reportage sur Rafik Halliche à Lisbonne et à l'île de Madère, de vieux journalistes portugais nous avaient dit qu'en voyant jouer Kamel Ghilas, qui évoluait la saison passée à Guimaraes, ils revoyaient votre silhouette…
Pourquoi n'écrivez-vous jamais ces choses-là dans Le Buteur (rires) ?
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Parce qu'il s'agit d'anecdotes et nous les publions lorsque le contexte s'y prête, comme aujourd'hui.
Je vais les lire avec plaisir.
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Lorsque nous avons appelé l'Egyptien Magdy Abdelghani au téléphone pour une interview, nous lui avons dit que nous l'appelons d'Algérie et il s'est aussitôt écrié : «Djamel, comment vas-tu mon cher ami ?». Il croyait que c'était vous qui l'appelez…
(Rires) Effectivement, Magdy Abdelghani était un bon ami. Il jouait à Beira-Mar et c'était quelqu'un de très sympathique. Vraiment, la classe ! Nous nous voyions souvent au Portugal lorsque nous avions le temps.
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Il y a aussi Hakim Medane qui a joué à Famalicao après vous…
Effectivement. D'ailleurs, c'est moi qui l'ai emmené là-bas et me suis occupé de tous les détails. Je lui ai même négocié son contrat. Lui aussi a fait un bon passage à Famalicao.
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Le public a remarqué la profonde amitié qui vous lie à Hocine Yahi. Est-ce parce que vous avez fait toutes les catégories ensemble ?
Il y a beaucoup de cela. Yahi et moi sommes en quelque sorte des jumeaux avec deux familles (rires). Je l'ai connu à l'âge de 14 ans, dans la sélection des minimes. Cela fait 35 ans ! Nous avons joué ensemble dans les sélections minimes, cadettes, juniors et seniors. Il n'y a que dans la sélection militaire que nous ne nous sommes pas croisés, parce qu'il a effectué son service militaire avant moi.
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Il paraît que vous passez les vacances ensemble…
C'est vrai. Je dirai même plus : j'ai effectué ma première sortie à l'étranger avec lui. Nous venions de jouer un tournoi de cadets à Guénin, en France, et nous sommes partis tous les deux à Palma de Majorque, à 16 ans ! Après les jeux Olympiques de Moscou en 1980, nous sommes retournés à Palma ensemble. Il y a quelques années, nous sommes partis ensemble en vacances en Tunisie, chacun avec sa famille.
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Yahi avait déclaré à El Heddaf il y a deux ou trois que son seul regret a été de ne pas avoir accepté de jouer à la JSK…
Absolument. Nous étions ensemble au CRB et j'avais tout fait pour aller à la JSK. Je le suppliais de venir avec moi, mais il avait refusé. Même du temps où j'étais au CRB, je m'entraînais à la JSK en soirée car, à l'époque, les Algérois de la JSK s'entraînaient à Alger. J'étais au lycée Amara-Rachid, à Ben Aknoun, donc pas loin du lieu de l'entraînement et j'en profitais donc pour m'entraîner avec le groupe avec l'autorisation de Mahieddine Khalef. Un jour, après m'avoir bien observé, il m'avait dit : «Prépare-toi, la saison prochaine, tu viendras chez nous !»
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C'était donc votre objectif ?
Evidemment ! Ya hassra ! Je voulais coûte que coûte jouer à la JSK. Comme je n'avais pas eu mon bac, j'ai voulu aller à Tizi Ouzou afin de suivre une formation professionnelle dans l'architecture, mais il y a eu ce fameux problème de blocage qui a retardé mon transfert.
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C'était quoi le problème exactement ?
Le problème était que Djamel Houhou (ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, ndlr) ne voulait pas que je sois qualifié à la JSK. Un point, c'est tout. Il en avait fait une question de principe, alors que la réglementation m'y autorisait. Quand il s'agissait d'études, de service militaire ou de changement de résidence, la loi autorisait le changement de club. Je suis resté en ballottage durant huis mois et cela m'avait coûté une participation à la Coupe du monde 1982.
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Comment votre cas avait-il été réglé ?
C'était après un remaniement ministériel. Djamel Houhou était parti et Abdennour Bekka avait été nommé à sa place. C'est là que la réglementation a été appliquée.
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Donc, ce n'était pas grâce à Kasdi Merbah, puisque beaucoup de gens disaient que la JSK était privilégiée grâce à l'appui de Merbah, qui était le cousin de Khalef…
Non, ce n'était pas grâce à Merbah. J'ai été bloqué durant huit mois et c'est l'arrivée de Bekka qui a tout réglé.
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Vous n'étiez pas qualifié à la JSK, mais vous avez quand même participé à un match de tour de la Coupe d'Afrique des clubs champions sous l'identité de Rafik Abdesslam, le frère de Kamel Abdesslam…
(Rires) Absolument. C'était contre le Dynamo de Harare (Zimbabwe), à Harare. On avait changé ma coiffure et l'arbitre n'y a vu que du feu. J'ai même marqué le but égalisateur, de surcroît ! Et il a été officiellement attribué à Rafik Abdesslam (rires).
Les journalistes algériens qui avaient effectué le déplacement le savaient-ils ?
Bien sûr ! «Soussmen» (ils se sont tus). Par solidarité avec l'équipe, ils avaient bien gardé le secret.
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Pourquoi avait-on pris le risque de vous faire jouer sous une fausse identité ?
Parce que nous manquions de joueurs. Et puis, Khalef a tenu à ce que je joue ce match.
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Après le sacre en Coupe d'Afrique des clubs champions, vous avez quand même participé, en toute légalité, à la Supercoupe d'Afrique contre l'AS Bouaké à Douala, en Côte d'Ivoire…
Oui, mais avant ce match-là, il y a eu un tournoi organisé par la presse ivoirienne, le tournoi de l'Amitié. Dans la foulée, il y a eu la Supercoupe d'Afrique. Nous avons remporté et le tournoi de l'Amitié et la Supercoupe. J'ai été meilleur buteur.
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Que retenez-vous de votre premier passage à la JSK (de 1981 à 1987, ndlr) ?
En passant du CRB à la JSK, j'ai constaté une très grande différence, sur le plan de la gestion, sur le plan de l'encadrement des joueurs, sur le plan disciplinaire, sur le plan de l'animation… J'ai été ravi de faire partie de cette équipe-là. J'étais aux anges ! En voyant autour de toi les Iboud, Fergani, Barris, Larbès, Aouis qui te mettent à l'aise et qui t'aident beaucoup, ça te donne des ailes et tu t'exprimes pleinement. En plus, j'étais kabyle (rires) ! Donc, tous les ingrédients étaient réunis pour que je réussisse dans ce club.
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L'ancien secrétaire de la JSK, Moussaoui, nous avait confié un jour que, sur le plan de la valeur technique intrinsèque, Yahi était peut-être plus doué que Menad, mais ce qui a fait la différence est que Menad est venu à la JSK et se tuait à l'entraînement, alors que Yahi se contentait de ses acquis. Partagez-vous ce point de vue ?
Oui , tout à fait. Je voulais vraiment que Yahi m'accompagne à la JSK, mais je pense qu'il avait peur pour sa réputation dans son quartier, Salembier (El Madania, ndlr), où il y a beaucoup de supporters du CRB. Mais je crois qu'à présent, avec l'âge, il a regretté amèrement. C'est ça son erreur. Il ne m'avait pas écouté.
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Vous étiez convaincu qu'il réussirait à la JSK ?
Bien sûr ! A la JSK, il aurait pris une autre envergure et aurait peut-être pu connaître d'autres horizons. Il aurait pu facilement partir à l'étranger.
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Parlez-nous un peu de cette fameuse saison 1985-1986 où la JSK, surnommée la Jumbo-JET, écrasait tout sur son passage…
C'était incontestablement la meilleure saison de toute ma carrière. Jugez-en : cette saison-là, je m'étais qualifié à la Coupe du monde, j'ai participé à la Coupe du monde, j'ai participé à la Coupe d'Afrique des nations, j'ai été champion d'Algérie, j'ai remporté la Coupe d'Algérie et j'ai été sacré meilleur footballeur et meilleur athlète algérien de l'année 1985. En plus de tout cela, j'ai terminé parmi les trois premiers dans le sondage pour le Ballon d'Or africain. Déjà, dans ce sondage, j'ai été un peu lésé. D'ailleurs (il hésite un moment)… Bon, je ne vais pas le dire.
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Dites ce que vous voulez dire. S'il y a des vérités, il est temps de les dire…
Eh bien, dans ce sondage-là, même la presse algérienne ne m'avait pas aidé. Vous savez pourquoi ? Les journalistes algériens qui avaient participé au sondage ne m'avaient même pas cité en première position. Ils avaient, je crois, mis Madjer en première position. En 1985, en toute modestie, c'était moi qui méritais la première place. J'avais participé à tous les matches qualificatifs à la Coupe du monde, avec le statut de meilleur buteur. Et dire que des journalistes d'autres pays africains m'avaient cité en première position dans leurs choix !
Entretien réalisé par Farid Aït Saâda
et Badreddine Djafer


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