«C'est à cause des problèmes financiers qu'ont eus Bracci, Nouzaret et Bouacida avec le Mouloudia» Comme il fallait s'y attendre, Jean-Paul Rabier a renoncé officiellement à sa venue au Mouloudia d'Alger. La décision a été prise hier par l'entraîneur, après avoir réfuté certaines clauses que les dirigeants mouloudéens voulaient imposer. En effet, chacun avait son point de vue. Du côté du vieux club de la capitale, les responsables voulaient proposer un contrat en béton au technicien français pour soi-disant garantir les intérêts du club. De son côté, Rabier n'a pas voulu entendre parler de la clause relative à la jurisprudence algérienne, dans le cas où il y aurait un litige avec le club. Ce feuilleton, qui a duré durant presque tout le Ramadhan, vient de connaître son épilogue, à la grande frustration des supporters qui gardent toujours un très bon souvenir du passage de Rabier au Mouloudia lors de la saison 2004/2005. Malgré les gros échecs "les cartons", le Mouloudia avait atteint le quart de finale de la Ligue des champions arabe, et le même palier en coupe d'Algérie et terminé troisième du championnat. Selon les dirigeants, son avocat l'en a dissuadé Rabier a transmis sa réponse hier aux dirigeants mouloudéens, concernant sa décision de ne pas venir au Mouloudia. Ces derniers se sont retrouvés dans une situation très inconfortable, car ils s'attendaient que Rabier change d'avis et accepte leur proposition. Mais hier, ils étaient unanimes à dire que c'est son avocat -- qui est aussi celui de Nouzaret - qui a influé sur la décision de Rabier de renoncer à prendre en main le Mouloudia d'Alger. -------------------------------------------- «C'est à cause des problèmes financiers qu'ont eus Bracci, Nouzaret et Bouacida avec le Mouloudia» Joint hier par nos soins, Jean-Paul Rabier nous a confirmé sa décision de ne pas entraîner le Mouloudia. C'est une décision qui paraît définitive, selon l'intéressé. Pourquoi avez-vous pris cette décision ? Ecoutez ! Moi je suis un entraîneur professionnel. On s'est entendus pour que je signe pour une durée de deux années, donc il fallait qu'on parte sur des bases très solides. Un contrat, ça se discute, ce n'est pas signer immédiatement et entamer le boulot. Il faut que chacun défende ses intérêts. J'ai pris cette décision, comme je vous l'ai dit, parce que j'ai trouvé que c'est récurrent, en plus de ça, il y a un match très important en Ligue des champions africaine face à Al Ahly, donc les gens ont commencé à trop s'impatienter. Autrement dit, ce match a précipité quelque peu les choses. Je sais bien que les réactions ont commencé par la suite. Beaucoup disaient que c'est devenu un feuilleton… Pourtant, les dirigeants du club ne cessaient pas de dire que votre venue était sur la bonne voie… Moi, je suis un professionnel, je ne m'engage pas si les choses ne sont pas claires. Il y avait des clauses qui ne m'intéressaient pas, c'est tout. Par exemple comme celle de la jurisprudence algérienne, en cas de litige ? Oui, par exemple une telle clause n'existe pas en France et même partout dans le monde. Un club français ne s'en remet jamais à la justice française en cas de différend avec un joueur étranger. Il y a des instances compétentes qui sont habilitées à se prononcer dans ce genre de conflit. Des supporters estiment que les négociations ont été une perte de temps… Non, mais je ne pouvais pas m'engager comme ça. J'allais travailler pour deux ans et il fallait que je sois à l'aise. Je me mets à la place des supporters et c'est pour cela que j'ai pris ma décision ce matin. Moi, je ne me paye pas la tête des gens. Il fallait prendre une décision et je l'ai fait. Je vous confirme que j'ai eu mon visa le 17 août. Donc, j'avais une grosse envie de tenter une seconde expérience au Mouloudia. Aujourd'hui, ne regrettez-vous pas de ne pas avoir tenté une seconde expérience au Mouloudia ? Oui, je le regrette, bien sûr. Je voulais venir au Mouloudia, mais c'est vraiment dommage ! Je dirais que c'est le destin qui en a voulu autrement. Je regrette beaucoup pour les supporters. Je peux vous dire que ce contact est venu très en retard. On m'avait contacté au lendemain de la défaite face au WAC. Si ça s'était fait bien avant, on aurait sans aucun doute trouvé un terrain d'entente. Ma décision a été prise par rapport à la tournure pénible des choses pour tout le monde, dirigeants, supporters, joueurs et moi aussi. Quel a été le discours des dirigeants ? Il était convaincant. M. Ghrib m'a dit : «Coach, je veux bâtir avec vous une grande équipe». C'est très motivant. Ce dirigeant m'a même demandé de signer pour trois ou quatre ans. Il me l'a dit ouvertement. Les dirigeants pensent que c'est votre avocat qui a influencé votre choix… J'ai consulté mon avocat, bien sûr. Mais il faut savoir que je suis aussi l'actualité du club à travers la presse algérienne. Je sais que le club doit à pas mal d'anciens entraîneurs comme François Bracci ou Robert Nouzaret, des sommes d'argent. Je l'ai lu à maintes reprises. Je sais que dernièrement Bouacida a bloqué les comptes bancaires du club, car il devait toucher son argent, mais ça ne s'est pas fait. Un dernier mot pour tous les Mouloudéens… Je leur dis que je regrette amèrement de ne pas être venu au Mouloudia. Je voulais venir, mais le destin en a voulu autrement. Je leur souhaite bonne chance pour leur match face à Al Ahly. En tout cas, ce n'est que partie remise. Qui sait ? Un jour, je reviendrai peut-être au Mouloudia. J'espère que le club va réaliser un bon résultat face aux Egyptiens. ---------------------------------------- Après la défection de Rabier Fullone proposé, Tardy en pole position, mais… La décision de Jean-Paul Rabier de ne pas s'engager avec le Mouloudia a tout simplement faussé les calculs des dirigeants du club algérois. Ces derniers croyaient pourtant dur comme fer que leur ancien entraîneur en 2004 allait accepter de revenir. Finalement, c'est le désenchantement. Les dirigeants sont confrontés actuellement au même problème. A 48 h du grand rendez-vous face à Al Ahly pour le compte de la Ligue des champions africaine, la tension est montée dans les fiefs du club. Les supporters n'ont pas caché leur colère à propos de ce qui se passe actuellement au club, quand on sait qu'au moment où tous les clubs ont presque achevé leur préparation, le Mouloudia en est encore loin. Beaucoup craignent en effet que le fait de ne pas avoir recruté un entraîneur, va leur jouer un vilain tour en championnat. Donc, sitôt la décision de Rabier connue, les dirigeants ont commencé à entrer en contact avec un autre entraîneur. Le coordinateur de la section football, Omar Ghrib voudrait quant à lui engager Richard Tardy, l'ancien adjoint de Nouzaret au Mouloudia, alors qu'en parallèle, selon des sources bien informées et proches du club, l'entraîneur argentin qui avait fait un passage à l'USMA en 2008, en l'occurrence Oscar Fullone, a été proposé aux dirigeants mouloudéens. Tardy privilégie le Rwanda Richard Tardy est actuellement sélectionneur des moins de 17 ans du Rwanda, avec lesquels il a réussi d'excellents résultats. Il a, en effet, réussi à atteindre la finale du championnat d'Afrique de cette catégorie, avec laquelle il a perdu face au Burkina Faso. Ainsi, il a réussi à qualifier le Rwanda à la phase finale de la Coupe du monde qui s'est déroulée au Mexique. Mais le 9 mars dernier, Richard Tardy a paraphé un contrat de deux ans, qui va le lier à la fédération rwandaise jusqu'en 2013. Pour l'instant, Ghrib donne la priorité à ce technicien, mais on ne sait pas encore s'il l'a contacté. Selon les échos qui nous sont parvenus, Tardy donnerait la priorité au Rwanda, vu qu'il s'y sent à l'aise, et même qu'il a tous les moyens à sa disposition. Fullone intéressé Pour ce qui est de l'Argentin Oscar Fullone, qui possède une très grande expérience en Afrique, il a été proposé par son agent à la direction du club. Seulement, on croit savoir que les dirigeants donnent la priorité à Tardy, bien qu'ils sachent pertinemment qu'il y a de fortes chances qu'il ne viendra pas. Pour sa part, Fullone, que nous avons joint au téléphone hier, nous dira : «Je suis très intéressé par l'idée de prendre en main le Mouloudia d'Alger. J'ai toujours eu envie de revenir et travailler en Algérie.»