«La Panenka ? Je m'inspire toujours de mon idole, Zidane» La déception due à son transfert raté à Marseille dépassée, Ryad Boudebouz, qui est revenu de blessure, a marqué de toute sa classe le dernier match gagné par Sochaux face à Evian. Buteur, et à l'origine des autres buts, Boudebouz a bien voulu nous parler de cette Panenka dont il a le secret, et qu'il réussit à chacune de ses tentatives, puisqu'il est l'un des rares joueurs professionnels de Ligue 1 à comptabiliser un sans-faute en matière de tirs au but. Ryad, qui a reçu sa convocation pour le prochain stage de l'EN, nous parle aussi des chances des joueurs nominés au Ballon d'Or 2012, et de la rencontre retour qui attend les Verts contre la Libye, le 14 octobre prochain. Un but, et vous êtes à l'origine des deux autres réalisations, c'est une grosse performance que celle que vous avez réalisée, mercredi en Coupe de la Ligue contre Evian, n'est-ce pas ? Oui, après avoir été soumis à un programme de soins spécial, j'ai pu reprendre la compétition. Quelques jours après, la blessure aux adducteurs m'a obligé à déclarer forfait contre Troyes. J'avais hâte de réussir mon retour. Quand on est sur un terrain de football, on est concentré sur son travail. Mais, franchement, parfois on a envie de prouver qu'on mérite plus de respect. On a senti en vous une grande détermination de réussir votre match. Etait-ce une manière pour vous d'obliger les gens qui vous ont manqué de respect à vous applaudir ou une sorte de revanche ? Non, aucune revanche. Ce n'est pas après un match réussi que je vais commencer à parler de revanche. Hier (entretien réalisé jeudi), je voulais réaliser un grand match. Je voulais courir pour retrouver physiquement mon rythme de compétition de Ligue 1, parce que même si on a joué un match de Coupe, l'adversaire était une équipe respectable de notre division. C'était, donc, important pour moi de faire un bon match. Encore une Panenka, un geste osé à ce moment du match, vous ne croyez pas que c'était risqué ? C'est un geste que j'aime bien. Je ne m'amuse pas à le faire à chaque pénalty sifflé. Cela dépend des matches et des circonstances de la rencontre. Ce mercredi, c'était, je pense, le bon moment pour ce faire. On était menés un but à zéro, le gardien ne pouvait pas penser que j'allais la tenter à ce moment du match, parce que c'était, comme vous le dîtes, osé, car je savais que si je la loupais, je laisserai filer une belle occasion de recoller au score. A quel moment vous décidez de tenter ce geste, qualifié par certains entraîneurs d'impardonnable, lorsque ça ne marche pas ? C'est quand je ne suis pas sûr de mettre le ballon sur les côtés que je prends le risque de mettre la Panenka, donc, voilà, ça marche et tant mieux. Après, tous les moyens sont bons pour assurer, l'essentiel est de rester appliqué. Vous êtes l'un des rares joueurs qui comptabilisent un 100% de réussite sur les penalties, comment vous faîtes pour être aussi efficace ? Lorsque l'arbitre indique le point de pénalty, je prends le ballon, je ne regarde jamais le gardien de but pour éviter de lui donner le moindre indice sur mon choix. Je ne prends pratiquement pas d'élan, tout en sachant où je dois le mettre (le ballon). Pour la Panenka, je m'inspire toujours de Zinedine Zidane. C'est mon modèle. Pas de gestes inutiles. Pendant ma course, je ne change jamais d'avis, c'est comme ça que je ne rate jamais la cible. Pour l'instant, ça me réussit. Depuis que je joue pro, je n'en ai jamais raté, j'espère que ça va continuer. Quelle a été la personne qui vous a fait confiance pour exécuter les penalties ? C'est mon ex-coach, Francis Gillot. J'avais à peine 18 ans, c'était mes débuts en Ligue 1. Je crois que mon premier penalty réussi était contre Rennes en 2009. A l'entraînement, il m'avait demandé si j'étais sûr de marquer, et lorsque j'ai répondu par l'affirmative, il m'a désigné comme premier tireur de penalties, et depuis ce jour-là, je ne me suis jamais dégonflé, je tire tous les penalties avec la réussite que tout le monde connaît. Et si on parlait du Ballon d'Or 2012, vous n'allez pas remettre en jeu votre trophée, puisque vous n'êtes pas nominé cette année, est-ce une déception pour vous ou une surprise ? Je dirais que c'est plutôt une déception, parce que je ne cache pas que j'aurai tant aimé être là et défendre mon trophée de la saison dernière, mais je dois dire que c'était prévisible, eu égard aux difficultés que j'ai connues la saison passée avec mon club, mais bon, je ne me prends pas la tête, je sais que ça va revenir, et cette année inch'Allah, je vais tout faire pour réaliser une grande saison afin de mériter une autre distinction. Feghouli, Kadir, Lacen, Mesbah, Slimani, Soudani et Djabou sont en course pour vous succéder, quel est votre favori pour cette année ? Franchement, je n'ai aucun favori, je préfère laisser les spécialistes et surtout les lecteurs choisir le lauréat qu'ils jugeront le plus méritant. Je sais que ça va être serré, parce que les nominés, pour cette saison encore, sont tous d'un grand niveau. Vous serez parmi nous ? Comme d'habitude, j'espère, inch'Allah. Pour le match de la Libye, on sait que vous avez reçu votre convocation. Pensez-vous déjà à cette confrontation retour qui aura lieu le 14 octobre prochain ? Bien sûr, chacun de nous doit penser dans un coin de sa tête à ce match très important. Il s'annonce comment ? Ça va être très tendu, comme lors du match aller. Il faudra absolument penser à faire le jeu et à marquer des buts sans trop se focaliser sur ce qui s'est passé à Casablanca. Il est, bien sûr, impératif de ne pas prendre de but chez nous, sinon ça va tout relancer et rendre notre mission très délicate. Ça se jouera à Blida, un stade qui vous réussit bien... Oui, c'est mon jardin. Le stade Tchaker porte chance à tout le monde. J'aime bien ce stade et son public. Maintenant, il faudra bien se préparer pour faire un grand match. Après avoir ressenti cette douleur aux adducteurs, avez-vous eu peur de rater le match retour ? Je ne vous cache pas que j'ai eu une grosse frayeur. Maintenant, je ressens encore quelques douleurs et j'essaie de me ménager à l'entraînement pour répondre présent contre le PSG, et du coup jouer contre la Libye. Lorsque vous avez marqué, on vous a vu vous prosterner, c'était une manière de répondre aux abrutis qui vous ont traité de sale Arabe ? Non, j'ai déjà oublié cet incident. Je voulais plutôt remercier Dieu, comme je le fais souvent. Vous savez, nous les joueurs, on n'a ni micro, ni scène, ni tribune pour manifester notre sentiment, c'est sur le terrain qu'on doit répondre à nos détracteurs. Ces gens, qui m'ont traité de sale Arabe, je vais bien les regarder, je vais les regarder tous lorsque ça ira mieux sur le terrain. Merci Ryad de nous avoir accordé cet entretien. Merci à vous, il n'y a aucun souci. Seulement, je voudrais juste remercier tous les gens qui m'ont soutenu lors de cette triste période que j'ai vécue. J'espère pouvoir rendre la monnaie aux supporters algériens dès la prochaine sortie contre la Libye, inch'Allah. --------------------------------------------- Pour éviter le scénario du Caire La FAF appelle à la vigilance Afin d'éviter tout scénario catastrophique qui mènerait à une élimination des Verts, la Fédération algérienne de football appelle les fans algériens à faire preuve de civisme et de vigilance, lors du match retour Algérie-Libye, du 14 octobre prochain à Blida. Le public algérien ne doit en aucun cas répondre aux provocations des Libyens pour éviter les sanctions de la CAF. Soucieux de faire de ce match une occasion de fêter la qualification à la prochaine CAN, les dirigeants algériens vont mettre tous les moyens pour assurer le bon déroulement de cette empoignade.