«Le coup de fil du coach m'a galvanisé» Tout le monde savait que Bezzaz ne jouait pas à Strasbourg depuis le 18 août dernier pour deux raisons principales : l'acharnement de son entraîneur Pascal Janin contre lui et le Ramadhan. Pourtant, certains spéculateurs sont allés jusqu'à le rayer de la liste des convoqués pour le match face au Rwanda. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l'ancien joueur de la JSK a attendu son heure et son heure est venue lundi soir à l'occasion de la rencontre Strasbourg-Caen. Titularisé pour la première fois depuis le début de la saison, Bezzaz a sans doute réalisé son meilleur match depuis qu'il joue en Alsace. Il est vrai qu'en première mi-temps il n'a pas beaucoup brillé à cause de la prudence de son entraîneur qui a mis cinq joueurs dont Bezzaz au milieu face au leader de la L2. Une deuxième mi-temps de rêve Après la pause, Bezzaz, qui a joué comme milieu droit, a littéralement explosé en faisant voir de toutes les couleurs aux défenseurs cannais. A la 53', et après un superbe travail sur le côté droit, il offre un caviar à son coéquipier bulgare Gargorov qui ouvre la marque. Quelques minutes auparavant, il mettait son coéquipier Gueye dans d'excellentes conditions, mais ce dernier rate le coche. Caen égalise à la 63', mais Bezzaz était encore une fois providentiel en bottant un corner sur la tête de Fauvergue qui redonne l'avantage à Strasbourg. Malheureusement pour l'Algérien, sa joie n'a pas été totale avec l'égalisation de Caen à quelques minutes de la fin. Bezzaz n'a eu finalement besoin que d'un match pour donner raison à Saâdane qui a continué à lui faire confiance malgré sa situation difficile. Il sera au moins dans les 18 face au Rwanda Obligé de battre le Rwanda, si possible avec un score large, le sélectionneur national fera sans doute appel à tous ses atouts offensifs. Et Bezzaz avec la forme qu'il a affichée avant-hier en fait partie. Avec 22 sélectionnés seulement, Bezzaz, s'il ne montre pas une certaine nonchalance à l'entraînement comme ce fut le cas avant Algérie- Zambie, sera au moins sur le banc le 11 octobre à Blida. Après avoir débloqué la situation face au Sénégal, Bezzaz est prêt à refaire le même coup face au Rwanda et devenir ainsi le sauveur des Verts. M. S. «Le coup de fil de Saâdane m'a galvanisé» * Tout d'abord, on vous félicite pour votre prestation d'hier face à Caen (entretien réalisé hier, NDLR). Je vous remercie. Je suis sincèrement très content pour ce retour à la compétition, même si j'aurais aimé que Strasbourg l'emporte. Ce n'était pas évident pour moi qui revenais dans l'équipe type après un mois et demi d'absence. La preuve, en fin de match, tout le monde, y compris l'entraîneur, m'a félicité. * Après une aussi longue absence, vous attendiez-vous à être titularisé ? Il est vrai que je savais que j'allais être convoqué car durant la semaine qui a précédé le match, je faisais de belles choses à l'entraînement, mais je ne pensais pas que l'entraîneur allait me titulariser. Je l'ai su la veille du match. * Comment ? C'est l'entraîneur qui est venu vers moi pour me demander s'il pouvait compter sur moi. Je lui ai répondu sans hésiter que j'étais prêt à tenir ma place dès le coup d'envoi. El Hamdoulillah, j'ai fait un très bon match et surtout une excellente deuxième mi-temps en étant derrière les deux buts de mon équipe. Des matches pareils remontent le moral. C'est de bon augure pour moi que ce soit en club ou en équipe nationale. * Après coup, pensez-vous que votre entraîneur M. Pascal Janin était obligé de vous titulariser vu la situation du RC Strasbourg qui est lanterne rouge ? Il est vrai que si je n'avais pas joué maintenant, je ne sais pas quand est-ce que je l'aurais pu. Cela dit, je ne doute pas un seul instant de la bonne foi de M. Janin et je vais vous dire pourquoi. Au lendemain du match, il a réuni toute l'équipe au rond central et il a dit solennellement aux joueurs : ‘‘Bezzaz est un exemple pour vous tous car bien qu'il soit passé par des moments difficiles, il a continué à travailler et aujourd'hui il revient en force.'' C'était suffisant pour effacer tout ce qui s'était passé entre nous. * Lorsque vous ne jouiez pas, vous étiez souvent cité parmi les joueurs que Saâdane allait écarter. Cela ne vous a-t-il pas découragé ? Non, parce que je n'ai jamais douté de mes capacités et de Cheikh Saâdane qui me connaît mieux que quiconque. Je n'ai à aucun moment pensé qu'il n'allait pas me convoquer. Il m'a d'ailleurs appelé et nous avons longuement discuté. * Que vous a-t-il dit ? Il m'a demandé de continuer à travailler et de ne pas m'inquiéter car il a toujours confiance en moi. Pour vous dire la vérité, ses encouragements m'ont fait beaucoup de bien et sur le terrain j'étais prêt à tout pour réaliser un grand match et lui donner raison de m'avoir convoqué. * Qu'avez-vous à dire à ceux qui vous ont écarté de l'équipe nationale avant terme ? Rabbi Yehdihoum ! Vous savez, en football, tout va très vite. Hier encore, j'étais le sauveur face au Sénégal. Aujourd'hui, on a voulu m'enterrer alors que le principal décideur, à savoir M. Saâdane, n'avait rien décidé encore. En signe de gratitude, je promets à tout le peuple algérien de réaliser un grand match face au Rwanda si le coach me fait confiance. * Justement, comment voyez-vous ce match ? L'erreur c'est de penser au goal-average et au match de l'Egypte avant d'avoir affronté le Rwanda. Notre objectif doit être la victoire car si tout le monde essaye de marquer des buts, on va manquer de concentration et cela se répercutera forcément sur notre rendement. Entretien réalisé par Redouane B.