Les accords de la dernière tripartite concernant la revalorisation des salaires, notamment dans le secteur public n'ont pas été suivis, partout d'empressement dans la mise en exécution. Les travailleurs de plusieurs secteurs attendent encore de pouvoir bénéficier de ces augmentations. Certains foyers de tension sont même apparus dans certains secteurs économiques comme c'était le cas, il y à quelques jours au port d'Alger. Il est vrai que les difficultés de trésorerie de certaines entreprises publiques donnent des soucis aux gestionnaires et ne sont pas faites pour aller dans le sens de l'harmonisation sociale. Ailleurs, c'est la bonne vieille bureaucratie qui fait traîner les choses. Au niveau de certaines administrations soumises au régime de la fonction publique, des problèmes de procédures et des contraintes techniques empêchent l'exécution des décisions. Une situation qui a obligé les services du premier ministère à prendre les choses en main et demander à plusieurs ministères de préparer un bilan des dossiers socioprofessionnels toujours en suspens. Les ministères de l'Education, de l'Enseignement Supérieur, de la santé, du travail et de l'emploi et le ministère des Finances doivent en effet présenter un bilan concernant la révision des statuts du personnel et sur l'exécution du nouveau régime des augmentations et indemnités ainsi que sur les problèmes qui en ont résultés. Il est vrai que l'accalmie sociale n'est due qu'au mois de Ramadhan. La rentrée sociale risque de connaître des remous si, entre autres revendications, la revalorisation des salaires n'est pas mise en application. Et c'est ce que veut éviter Ouyahia. Le but de cette opération d'évaluation est de préparer la rentrée sociale et d'éviter l'apparition d'éventuelles tensions sur le front social. L'accélération du règlement des dossiers des indemnités et des augmentations et leur paiement conformément au calendrier arrêté par le ministère des Finances, permettront, un tant soit peu, d'atténuer la grogne sociale. En plus de l'adoption des projets en souffrance, particulièrement au niveau du ministère de l'Intérieur qui accuse un net retard par rapport aux autres ministères. Une rencontre entre le Premier ministre, la centrale syndicale et le patronat pourrait par ailleurs se tenir dans les prochains jours, dans le cadre du « dialogue continu », qui prévoit la tenue d'une réunion tous les trois mois afin d'évaluer la situation socio-économique du pays et la programmation des dossiers importants.