Décidément la jeunesse ne laisse plus personne indifférent, elle est au centre de toutes les activités des pouvoirs publics. Depuis les derniers événements, il n'y a plus une seule déclaration de ministre, de wali et même de maire qui ne revienne sur les préoccupations de cette frange de la société. Le gouvernement, qui entend lutter contre le chômage des jeunes, multiplie les initiatives notamment au ministère de la formation professionnelle où l'on met les bouchées doubles. Après l'installation, il y a quelques jours, du Comité de préparation de la conférence nationale sur l'emploi, voilà le Conseil de partenariat de la formation et de l'enseignement professionnels (CPFPEP) qui a été installé dimanche dernier à Alger. Un organe prévu par de la loi d'orientation sur la formation et l'enseignement professionnels promulguée le 23 février 2008. Il aura donc fallu attendre 3 ans pour voir enfin naître ce conseil consultatif en charge de l'élaboration et l'enrichissement de la politique nationale de la formation professionnelle. Son président, en l'occurrence M. Lakhdar Rekhroukh, actuel PDG du groupe Cosider, n'a pas du tout l'intention de tergiverser : « l'assemblée générale du Conseil sera organisée dans deux semaines », a-t-il déclaré. Il est vrai qu'il n'y a pas de temps à perdre, tant les dossiers sont nombreux pour un mandat d'une durée de trois ans. Le conseil qui veut s'inscrire dans une politique de dynamique, sera consolidé par des Comités de wilaya de partenariat, chargés d'assurer une coordination permanente avec les différents acteurs et partenaires sociaux et économiques. Ces derniers auront pour mission d'enrichir la politique de formation au niveau local. La composition, les prérogatives et le fonctionnement du comité de wilaya de partenariat sont définis d'un commun accord entre le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels et celui de l'Intérieur et des collectivités locales. Profitant de l'occasion de son installation, il appellera à l'association des efforts des membres du conseil dans le cadre de la coordination et de la concertation en vue de participer à la promotion de la formation et de l'enseignement professionnels». Le choix de M. Lakhdar Rekhroukh n'est pas fortuit, il pourrait même être cité en exemple. Le groupe Cosider qu'il dirige, en sus des performances économiques réalisées, soutient depuis une dizaine d'années, en collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle, une politique dans la formation des jeunes aux métiers du bâtiment et des travaux publics. Déjà en 2004, alors que partout ailleurs la qualification de la main-d'œuvre algérienne était décriée, pas moins de 13.000 chômeurs dans le domaine de la construction seront recrutés en application de conventions spécifiques entre l'entreprise Cosider et les différentes directions de la formation professionnelle des 48 wilayas. Une stratégie qui semble avoir porté ces fruits. Le patron du groupe continue sur sa lancée, puisqu'il prévoit d'investir deux milliards de dinars sur quatre ans (2010 2014) dans la formation professionnelle. « Nous voulons former nos salariés, soit en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, avec qui nous travaillons déjà depuis longtemps, soit en interne ou en construisant nos propres instituts de formation professionnelle ; comme celui déjà existant et dédié à la formation de mécaniciens et conducteurs d'engins de travaux publics». Avait déclaré M. Rekhroukh à TSA. Le choix du PDG de Cosider s'inscrit aussi dans stratégie du département ministériel qui veut relancer les métiers du BTP, gros consommateur de main-d'œuvre, mais boudé par les jeunes en raison des conditions de travail, souvent difficiles, dures, peu valorisées et précaires. Dans le cadre de sa présidence, M. Rekhroukh est appelé à diriger les travaux de l'assemblée générale et du bureau de cet organe et d'adresser au ministre chargé de la Formation et de l'Enseignement professionnels le rapport annuel sur les activités du conseil. Cet organe national consultatif est composé d'une assemblée générale, d'un bureau et de comités spécialisés. Le CPFPEP regroupe des représentants de différents départements ministériels, des chambres nationales notamment du commerce et de l'industrie, de l'agriculture, de l'artisanat et des métiers, de la pêche ainsi que de représentants d'agences de l'emploi. Le conseil devra contribuer par des recommandations et avis, à la consolidation du système national de formation et d'enseignement professionnels et la formulation de propositions sur l'ensemble des programmes mis en œuvre en la matière. A l'occasion de cette installation, le ministre de la Formation et de l'enseignement professionnels, M. El Hadi Khaldi a affirmé que le conseil de partenariat avait pour principale mission de matérialiser l'adéquation de la formation professionnelle, au monde de l'emploi. Soulignant la nécessité de procéder à des actions concertées afin d'arrêter des objectifs et des stratégies claires qui soient adoptés par toutes les parties. L'installation de ce conseil entre dans le cadre du processus d'intégration sociale, de soutien à la croissance et de diversification de l'économie nationale, a précisé le ministre, ajoutant que cet organe consultatif contribuera au développement de la coopération et permettra le suivi régulier des activités des établissements de manière à répondre à leurs aspirations. Le CPFPEP aura aussi à dynamiser la politique de contractualisation entre les établissements de la formation et les unités de production de biens et de services. Et ce, afin que chaque spécialité de la formation professionnelle trouve preneur sur le marché du travail, a encore indiqué M. Khaldi. Le CPFPEP aura certainement à enrichir la nomenclature nationale des spécialités qui en est encore aux métiers de base, particulièrement dans le secteur de l'environnement urbain, où il n'y que très peu de métiers. Mais aussi à relever le niveau de la formation, quitte à proposer des mises à niveau afin de bannir le critère « savoir lire et écrire.» Le CPFPEP aura aussi à donner des avis et faire des recommandations pour le développement et la promotion de l'apprentissage. A l'exemple de la wilaya d'Oran qui possède un tissu économique très riche et très varié mais où l'apprentissage ne représente que 3% de l'offre nationale. Concernant la formation continue, la main d'œuvre nationale ne connaît quasiment pas de mise à niveau. L'exemple de Knauf est d'ailleurs assez explicite. Les machines d'enduit de plâtre existent sur le marché du BTP depuis une trentaine d'années, mais n'ont été introduite sur le marché algérien que tout récemment. Le conseil a, d'autre part, la charge d'examiner les bilans annuels des programmes réalisés et donner des avis sur les résultats obtenus dans le domaine de la formation et de l'enseignement professionnels. Intervenant à l'occasion de cette installation, le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a souligné le rôle des médias dans la vulgarisation des prestations de la formation. Assurant la disponibilité de son département à participer à la médiatisation de la formation et de l'enseignement professionnels. Entre autres, à travers les programmes télévisuels et radiophoniques. Le ministre a également manifesté la disponibilité de son secteur à soutenir les activités de la formation dans le cadre d'une future chaîne de télévision dédié au savoir et dont le projet de lancement est à l'examen. M. Mehal a par ailleurs souligné que dans le cadre du renforcement de la communication en matière de formation, une interaction entre le secteur de la formation, les utilisateurs et les jeunes primo demandeurs d'emploi sera créée avec la radio nationale, notamment ses chaînes locales. M. Mehal a, dans ce contexte, affirmé que des émissions propres aux métiers allaient être réalisées en direction des jeunes.