Air Algérie envisage un dédommagement des 23 000 passagers bloqués par quatre jours de grève du personnel navigant commercial (PNC) du 11 au 14 juillet, a annoncé son PDG Mohamed Salah Boultif dans un entretien publié ce vendredi 22 juillet par le quotidien El Watan. « On est en train d'élaborer les modalités pratiques pour un dédommagement », a t il déclaré en se référant à l'arrêt de travail des stewards et hôtesses qui a bloqué dans les aéroports étrangers, essentiellement français, des milliers de passagers qui voulaient se rendre en Algérie. M. Boultif a reconnu que la grève du PNC a eu un impact négatif sur l'image de sa compagnie et a présenté ses excuses aux milliers de vacanciers bloqués par cet arrêt de travail. « Dans chaque conflit, l'image de l'entreprise en prend un coup (...) Je présente encore une fois toutes mes excuses aux passagers qui, pendant quatre jours, ont connu des désagréments », a t il indiqué. Revenant sur les négociations en cours entre le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC, autonome) et des membres de la direction, en cours, M. Boultif a évoqué un « compromis ». « Dans toute discussion, il y a des compromis qui se font de part et d'autre pour arriver à un accord. On ne peut pas tout avoir d'un seul coup, d'autant que cela risque de remettre en cause l'intégrité de la compagnie », a t il souligné. Mais le patron de la compagnie aérienne nationale annonce qu'il ne cédera pas sur la principale revendication du PNC qui réclame un doublement des salaires.« Je me suis appuyé sur deux éléments clés qui ont guidé ma démarche tout au long du conflit : la situation financière de la compagnie et le refus d'accorder une augmentation à une corporation et d'occulter les autres », a t -il affirmé. Et d'ajouter : « Je ne pouvais pas accepter les revendications du collectif qui me paraissent déraisonnables. Je ne peux pas accorder 106 % d'augmentation au risque de foutre en l'air la compagnie ». M. Boultif a précisé que sa démarche s'était faite en concertation avec les pouvoirs publics. Le PDG d'Air Algérie a indiqué qu'il était « absolument » favorable à un statut de personnel navigant commercial que réclament stewards et les hôtesses de l'air. « Il y avait déjà une commission qui travaillait sur cette question avant ma nomination », il y a un mois. « La révision est en train de se faire », a t il ajouté. Une troisième série de négociations est prévue dimanche entre les deux parties, après des discussions jeudi qui ont abordé la question des salaires. Les négociations doivent s'achever « au maximum fin juillet », selon le SNPNC. Les 9000 employés d'Air Algérie, y compris les 900 stewards et hôtesses de l'air se sont vus proposer une augmentation de 20 %. Pour sa part le SG du syndicat SNPC, en l'occurrence M. Yacine Hamamouche, n'a pas omis de préciser la position du collectif des travailleurs en grève. En effet, pour le Secrétaire général du SNPNC, les négociations peuvent effectivement aller au delà de ce délai, si elles avancent dans le bon sens. « Cette date a été choisie pour éviter de piétiner, nécessairement que la négociation sera difficile durant le mois de ramadan. Les autres points contenus dans la plate de revendication du syndicat, à savoir les conditions de travail, le statut de la direction à la quelle le PNC doit être rattaché, ne seront abordé qu'après avoir réglé le problème des salaires. Pour l'heure, malgré l'augure des négociations, le collectif manque sérieusement d'optimisme. Cette considération s'impose étant donné que cela fait 01 mois que l'on parle d'améliorer les conditions socioprofessionnelles, mais en vain, les négociations butent devant un vrai statut quo de l'entreprise, sans aucune volonté de changer la situation, estime le représentant syndical », explique-t-il. Concernant le point crucial des négociations qui est la revalorisation des salaires, le syndicat dément formellement le taux de 106% soit disant exigé. A ce propos, le représentant syndical affirme que le collectif n'a exigé que la revalorisation des salaires du personnel navigants à celui du technique et commerciale de manière à ce que l'écart des salaires soit réduit, sans fixé de taux spécifique. Toute fois le syndicat maintient sa plate forme de revendication en précisant que l'effet rétroactif ne sera pas réclamé. En attendant la fin de la réunion d'aujourd'hui, les deux parties se sont mis d'accord pour tenir trois réunions hebdomadaire, jusqu'à ce qu'une issue soit trouvé à ce conflit. Concernant le dédommagement des 23 000 passagers ayant été directement affectés par cette grève, quatre jours durant, le syndicat rappelle qu'il a fait des propositions au lendemain de l'arrêt de travail, pour la compensation des passagers avec les 20% de salaires proposé par le directeur général d'Air Algérie, en guise de réparation.