Le roi du Maroc, Mohammed VI, s'est prononcé hier pour la réouverture des frontières terrestres avec l'Algérie, fermées depuis 1994 et une normalisation totale des relations entre les deux voisins du Maghreb. La frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie a été fermée en 1994 à la suite d'un attentat islamiste à Marrakech (sud du Maroc) que Rabat avait imputé aux services secrets algériens. Rabat et Alger ont échangé au cours des derniers mois des visites de ministres, laissant augurer d'un réchauffement de leurs relations. Elles ont longtemps été contrariées par le problème toujours non résolu du Sahara Occidental. Rabat occupe l'ex-colonie espagnole depuis 1976 et propose aux Sahraouis l'autonomie sous sa souveraineté. Le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options : indépendance, autonomie sous souveraineté marocaine ou rattachement au Maroc. Il faut savoir que ce nouvel appel du roi Mohamed VI en faveur d'une réouverture des frontières terrestres intervient dans un contexte marqué par de nouvelles tensions entre Alger et Rabat, notamment sur le dossier libyen et la question des droits de l'homme. Le roi du Maroc a appelé, par ailleurs, à l'élection rapide d'un nouveau parlement au Maroc pour qu'un premier ministre soit nommé. Message optimiste de Bouteflika De son coté, le président Bouteflika a adressé un message de félicitations au roi du Maroc à l'occasion du 12ème anniversaire de la Fête du trône. «Je ne peux que me réjouir de la renaissance que connaît le Maroc frère sous Votre règne et des réalisations et acquis l'ayant accompagné et dont les bienfaits bénéficient à votre noble peuple», souligne le président algérien, se disant convaincu que le Maroc ira sur cette lancée civilisationnelle pour davantage de réussites dans divers domaines. Bouteflika a salué les dernières réformes «entreprises (par Mohammed VI ndrl) pour mener son pays sur la voie du changement démocratique, de la participation collective, de la bonne gouvernance», ces idéaux auxquels «aspirent les peuples de notre région dans la gestion de leurs affaires et la préservation de leurs constantes historiques, culturelles, civilisationnelles et religieuses». Quant aux efforts de rapprochement consentis récemment par les deux pays, Bouteflika se dit prêt à continuer sur cette voie «pour jeter les ponts de fraternité, de coopération et de bon voisinage, afin de bâtir des relations bilatérales exemplaires de nature à servir l'intérêt commun des deux pays et peuples frères, unis par les liens de l'Histoire et concernés par les défis de l'avenir».