Le phénomène du flux migratoire existe en Algérie mais la situation est maîtrisée, a indiqué jeudi à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, à l'occasion de la présentation de l'étude sur les flux migratoires «Vers, à partir et à travers l'Algérie». «La situation des flux migratoires en Algérie est bien maîtrisée. Le phénomène n'a pas pris des proportions alarmantes. Il appartient au législateur d'appréhender le phénomène car il vaut mieux prévenir que guérir», a souligné Me Ksentini. Ce document se veut, a-t-il dit, une «base de travail pour une approche régionale du phénomène». «Il importera aux institutions algériennes de prendre des dispositions législatives dans l'ensemble», afin, a-t-il expliqué, d»'améliorer les conditions d'accueil et les relations avec ces réfugiés qui arrivent chez nous fragilisés», a noté Me Ksentini. «La situation est maîtrisée mais elle le sera encore plus si nous mettons en oeuvre les conclusions de cette étude qui a pris trois années de réflexion», a précisé le président du CNCPPDH. Selon lui, l'étude intitulée «Contribution à la connaissance des flux migratoires mixtes, vers, à partir et à travers l'Algérie» consiste à mettre à la disposition des législateurs des propositions concrètes afin d'endiguer le phénomène mais aussi pour «humaniser davantage» son traitement et mieux le gérer. L'étude réalisée en partenariat avec l'Union européenne, dans le cadre du projet de la commission européenne «Algérie: renforcer la protection des migrants et des capacités pour la gestion des flux migratoires mixtes» vise à établir «une banque de données» permettant à mieux gérer ces flux migratoires. Il s'agit de collecter des informations sur le phénomène, d'identifier les lacunes dans les systèmes de gestions des migrants et servir d'outil à la communauté internationale et aux donateurs pour adapter leurs soutiens aux institutions algériennes dans la gestion des flux migratoires. Selon les experts qui ont contribué à son élaboration, le document a le mérite d'avoir marquer «le début d'un débat public sur les migrations» et «développer une approche multidimensionnelle» dans son traitement. L'expert du Centre de recherche appliquée en économie et développement (CREAD), Mohamed Saib Muzette, a souligné «la situation charnière de l'Algérie» qui prévalait au moment de la réalisation de l'étude. L'Algérie faisait face aux conséquence de ce qui est appelé «printemps arabe» avec des frontières pris d'assaut par les réfugiés tunisiens, maliens, nigériens et même le retour de nos migrants de Syrie et d'Egypte, a-t-il dit. Les incidents survenus à Ghardaia ne relèvent pas des droits de l'Homme Rachida T.