Les Américains souhaitent accéder au marché algérien directement sans recourir à des intermédiaires européens, notamment aux Français. C'est à ce titre que les visites de délégations américaines s'intensifient ces dernières années. Pour arriver à cet objectif, les représentants de compagnies, avec à leur tête la représentante du département d'Etat au commerce extérieur, Nicole Lamb-Hale, ont rencontré des membres du gouvernement dans ce sens. Les relations en affaires entre les deux pays sont récentes. Avant, selon M. Chikhoune, «les Européens, surtout les Français qui géraient le marché algérien vis-à-vis des Etats Unis du fait qu'il parle dans la langue comprise en Algérie et, de plus, connaissent parfaitement les Algériens. Les Français ont su vendre leur position d'intermédiaires». Avec «l'accord dit d'Open Sky, qui devrait bientôt aboutir», selon lui, puisque l'actuel ambassadeur d'Algérie à Washington, Abdellah Baali, s'en occupe personnellement pour que «certains aspects techniques soient revus» et «grâce à cet accord, les opérateurs algériens ne perdraient plus de business, car certaines corporations américaines leur demandaient d'aller acheter certains produits d'Italie ou d'un autre pays européen». Donc, «les grosses compagnies devraient revoir leurs stratégies dans ce sens pour que le commerce se fasse directement entre les deux pays», soulignant que ce projet «ne va pas se concrétiser en six mois ou un an». Du côté algérien, les relations avec les Etats- Unis se sont développées qu'après 2001, les premières compagnies sont venues pour prospecter le terrain en Algérie et prendre la température dans le cadre de l'investissement, a-t-il ajouté. Il a soutenu que «l'Algérie n'est pas connue aux Etats-Unis». Une affirmation partagée par la représentante du gouvernement américain, Mme Lamb-Hale, qui soutient que «Les hommes d'affaires américains sont très intéressés pour venir faire du commerce et investir dans les secteurs hors-hydrocarbures en Algérie. Ils connaissent bien les lois ainsi que les nouvelles mesures apportées dans le cadre de loi de finances complémentaire 2009. Cela ne les dissuade en rien». Les Américains intéressés par le péage de l'autoroute Est-ouest Les Américains, suite à la dernière crise, sont obligés de rechercher d'autres marchés. La Chine brasse large, notamment en Afrique. L'Algérie est un «pays attractif» pour les Américains qui veulent s'imposer dans les secteurs hors-hydrocarbures. Par exemple, la compagnie Raytheon Northern brun est intéressée par le marché des postes de péages au niveau de l'autoroute Est-ouest, selon M. Chikhoun. Il note que ce n'est pas en une mission que des contrats vont être signés, puisque des zones d'ombre persistent dans l'environnement d'affaire en Algérie, notamment avec les problèmes de «bureaucratie -qui est un réel handicap- et régler le problème du foncier qui constitue un autre frein pour les investissements étrangers. Enfin, il y a le système bancaire qu'il faudra mettre à jour pour les attirer». Néanmoins, une mission de 50 entreprises américaines est prévue en mai prochain. Elle sera organisée par le Conseil d'affaire algéro-américain. Une autre délégation algérienne de l'agroalimentaire se rendra en mars en Californie. Elle mènera des discutions sur l'industrie du lait afin de développer le domaine des vaches laitières en Algérie, comme il a été convenu lors de la dernière mission organisée par le conseil d'affaire. Il est utile d'indiquer que les hommes d'affaires américains obtiennent des visas de deux ans avec entrées multiples depuis le 1er janvier 2010. Réciproquement pour les hommes d'affaires algériens. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et les Etats-Unis sont estimés à 21 milliards de dollars dont 20 milliards de dollars d'importations américaines de l'Algérie et un milliard d'exportations vers ce pays.