Le nombre d'Algériens vivant à l'étranger pourrait, si les conditions sont réunies, constituer un véritable gisement pour l'investissement. C'est le constat du président du Réseau des Algériens diplômés des écoles françaises (Reage), Fateh Ouazani, qui parle de 5 millions d'Algériens résidant à l'étranger, dont " 300 000 cadres ". La France est le pays qui accueille le plus d'Algériens avec " 4 millions ". Fateh Ouazani, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, a souligné que la diaspora algérienne reste très attachée à son pays natal et à l'écoute des développements, notamment dans le domaine économique. Il suffit donc d'établir une passerelle entre les compétences à l'intérieur et celles à l'extérieur de l'Algérie. Il reconnaît au passage que la communauté algérienne est longtemps " restée à l'écart à cause de la conjoncture qu'a connue le pays et l'attitude des pouvoirs publics qui n'ont pas cette culture d'associer la société civile dans les opérations de développement ".Les choses ont depuis évolué avec " ce regain d'intérêt de l'Algérie pour les compétences installées à l'étranger ". Il y a même, selon lui, une volonté d'entamer une nouvelle ère grâce, en partie, aux efforts des " associations d'algériens de l'étranger ". Plusieurs facteurs plaident en tout cas pour un retour et une participation plus accrue de notre diaspora notamment " la conjoncture économique qui a amorcé son ouverture ces dernières années, ce qui constitue un atout pour investir davantage ". Fateh Ouazani estime, d'ailleurs que les Algériens de l'étranger peuvent investir jusqu'à " 2 milliards d'euros en mobilisant leur épargne si le cadre est favorable ". Pour l'heure les choses sont au stade des contacts qui pourraient donner leurs fruits à l'avenir. Mais pour y arriver, il est impératif, rappelle le président de Reage, de combler " le déficit en communication, lever les contraintes bureaucratiques et rétablir la confiance ", d'autant que l'Algérie dispose d'atouts à faire valoir. Il s'agit de la situation financière où les " indices sont au vert grâce au prix soutenus du pétrole et programmes d'investissements engagés ces dernières années en dépit du chômage des universitaires et l'effritement de la classe moyenne, deux problèmes à prendre au sérieux, ajoute Fateh Ouazani. L'Algérie est appelée en tout cas à accorder plus d'attention à ses compétences qui ont préféré s'installer à l'étranger pour en profiter de leur expérience. Les exemples de " nos voisins dans ce domaine sont à méditer ", a déclaré le président de Reage.