Par Faouzia Belkichi Partie des Etats-Unis, la crise économique qui secoue la planète semble trouver une issue ces derniers jours. En Algérie malgré le fléchissement des prix du baril de pétrole, nous devrions nous réjouir de la reprise de la croissance mondiale et de l'équilibrage des places financières. Car les effets désastreux de la crise ont eu des répercussions catastrophiques sur le pouvoir d'achat des Algériens et surtout sur l'augmentation des dépenses du pays en matière d'importations. Le cours du dollar s'étant effondré et l'Euro qui s'envolait compliquaient, chaque jour, la tâche à notre économie. Ainsi certaines éclaircies sont annoncées à l'Ouest, déjà à l'origine de la crise, les Etats-Unis amorcent depuis quelques jours des résultats encourageants. Début juin, plusieurs patrons de grandes banques ont osé prétendre que le "pire" de la crise financière était passé. Les marchés boursiers leur ont rapidement donné tort en continuant de baisser. La semaine dernière, les nouvelles difficultés de deux acteurs clés du financement immobilier américain ont montré que la crise du crédit n'était pas encore résolue. Le bénéfice publié jeudi par certaines banques tant américaines qu'européennes, après une perte au premier trimestre, apparaît dès lors doublement bon. Il a largement dépassé les attentes et surtout ravivé l'espoir que l'horizon financier finisse par s'éclaircir. Car les banques n'ont pratiquement pas déploré de nouvelles pertes. Cette bonne nouvelle accrédite l'annonce, il y a peu, d'un prochain retour à l'équilibre des places financières. Toujours sous pression, les premières banques américaines, qui présentent leurs chiffres le 12 août, verront une autre source de satisfaction dans les résultats de leurs rivales : les banques européennes ont vanté les mérites du concept de banque intégrée, combinant gestion de fortune et banque d'affaires. Un modèle inspiré par l'Union des Banques Suisses, mais dont l'efficacité a été vivement remise en question par certains actionnaires en début d'année. Les banques aperçoivent sans doute le bout du tunnel, comme l'atteste le rebond des bourses depuis une (petite) semaine. mais elles se gardent de tout optimisme. Brady Dougan, le patron de Crédit Suisse, s'attend toujours à des marchés chahutés ces prochains temps. Avec raison. Si le secteur financier relève la tête, après une année de descente aux enfers, l'économie réelle n'a pas fini de payer le prix de la crise du crédit. Le ralentissement de la conjoncture se concrétise aux Etats-Unis et dans la zone euro. En Europe aussi: en début de semaine, les douanes ont indiqué que les exportations, moteur de la croissance, fléchissaient. Qu'en est-il en Algérie ? Les chiffres avancés par notre ministre des Finances ne permettraient pas une quelconque analyse, ni d'ailleurs une approche sérieuse de l'évolution de la situation économique dans notre pays.