Tout le nord du pays vit ces derniers jours aux rythmes des coupures de courant. Des coupures ont été signalées un peu partout à Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, etc. Des coupures que la Sonelgaz tente d'expliquer à travers de nombreux communiqués laconiques qui invoquent les mauvaises conditions climatiques. Pourtant, aucun incident majeur n'a été signalé dans certaines régions touchées par ces coupures d'électricité. Pourquoi donc ces coupures? S'agit-il, au regard du temps caniculaire et de l'utilisation record des climatiseurs, d'un délestage ? se demandent quotidiennement les citoyens dépités. Il convient de dire qu'au-delà des dégâts causés par les intempéries, il paraît clair qu'il s'agit également d'une hausse de la demande que la production de Sonelgaz ne peut prendre en charge en ce moment. Les responsables de la Sonelgaz n'aiment pas parler de délestage. D'ailleurs, la Sonelgaz a promis un été sans délestage en Algérie en assurant qu'elle dispose de capacités productives suffisantes pour éviter à ses abonnés les désagréments des délestages que les Algériens ont connus les années passées. Prévoyant une augmentation de la demande de l'ordre de 4%, Sonelgaz confirmait, par la voix de son premier responsable, la disponibilité des 5 400 mégawatts qui éviterait les coupures d'alimentation en électricité. En d'autres termes, Sonelgaz clame que sa capacité de production a été augmentée pour faire face à la demande en croissance durant cet été qui est considéré comme étant plus chaud que celui de l'an dernier, ce qui laisse déduire une utilisation supplémentaire d'appareils de climatisation, donc plus de consommation d'énergie électrique. Il n'en reste pas moins que la récurrence de ces coupures pose avec acuité le problème des capacités réelles de Sonelgaz à répondre convenablement à la demande sans cesse croissante sur la consommation électrique. Les prévisions de Sonelgaz sur la demande de consommation électrique nationale pour l'été 2008 vont jusqu'à 6 300 MW. Avec un tel volume, Sonelgaz estime qui n'y aurait probablement pas de problèmes, si au passage les citoyens adoptent une utilisation rationnelle et modérée de l'électricité. Sonelgaz semble donc peiner à assurer une offre à la hauteur de la demande. Pourtant l'entreprise n'a pas lésiné sur l'investissement. Un investissement qui repose sur différentes formes de financement, dont l'emprunt obligataire. Ce mode de financement a permis à Sonelgaz de récupérer 30 milliards de dinars pour, justement, financer une partie du programme d'investissement prévu par le groupe au cours de l'année 2008 et dont l'enveloppe budgétaire s'élève à 187 milliards de dinars. Le plan d'investissement de Sonelgaz en Algérie pour couvrir les besoins en équipement est de l'ordre de 19,8 milliards de dollars, dont 7,5 milliards pour la réalisation de centrales thermiques au gaz et pas moins de 12,3 milliards de dollars pour le transport et la distribution de l'électricité et du gaz en Algérie.