A la 13ème édition du Salon international du livre d'Alger, (SILA) prévu entre le 27 octobre et le 05 novembre au palais des expositions des Pins Maritimes, il y aura apparemment des surprises à gogo.En plus des sept prix instaurés cette année pour récompenser les meilleures œuvres, un espace grandiose ainsi que de nombreuses publications seront consacrées à la jeunesse en plus de la sortie de “ Beau Livre ”. C'est ainsi que les éditions Barzakh ont d'ores et déjà fignolé un ouvrage dans la série Livre d'Art, lequel sera présenté au prochain SILA. L'un des auteurs de ces ouvrages versés dans l'art andalou, n'est autre que cette femme qui a eu la hardiesse de pénétrer dans l'arène exclusivement masculine de la musique classique andalouse, Beihdja Rahal. Au cours d'un travail colossal qu'elle avait entamé dés 1995 pour sauver de l'oubli les 12 noubates restantes parmi les 24 existantes, Beihdja Rahal n'a pas cessé de ranimer une à une les noubates menacées de disparition pure et simple. Elle l'avait fait sous l'oeil vigilant de l'autre nom de la musique andalouse, l'un des plus anciens, Ahmed Serri. Il y a quelque mois la chanteuse avait présenté un nouvel album dans le mode Raml. Ce dernier qui entre dans le cadre de l'enregistrement des 12 noubates restantes faisait partie de sa deuxième série de noubates. A l'origine, il existait 24 noubates, chacune composée dans un mode défini. Il n'en reste actuellement plus que 11 au Maroc, 16 en Algérie (dont 4 inachevées) et 13 en Tunisie. Le nouvel ouvrage de Barzakh contient un CD de cet auteur qui a enregistré plus d'une dizaine d'albums. Le CD en question est incrusté dans l'ouvrage alors que les textes de la nouba chantée sont également écrits en arabe puis traduits en français par Saâdane Benbaâli, professeur en littérature arabe à Paris III, spécialiste des “mouachahat andaloussia ”. Ce dernier signe sur vingt pages une nouba, incorporée en milieu d'ouvrage. Un livre à la fois didactique et esthétique permettant de vulgariser une poésie ou un mode d'expression poétique destiné au départ, uniquement aux érudits. “La plume, la voix et le plectre ” est le titre de ce livre dont la promotion sera faite bien entendu au stand de Barzakh. Autre nouveauté, Beihdja Rahal qui continue encore son aventure de sauver de l'oubli un pan de notre patrimoine andalou, a annoncé que désormais tous ses futurs albums seront ainsi conçus, à travers une publication de textes explicatifs de la nouba. Il faut savoir que dans la rythmique d'une nouba il existe un sens. En fait chaque nouba correspondait à une heure de la journée et se divisait en une suite de plusieurs pièces de rythmique différente. En général, les mouvements de la nouba s'enchaînent en accélérant progressivement le tempo, jusqu'à la dernière pièce, plus lente, destinée à l'apaisement. La dernière nouba que Beihdja Rahal a enregistré dans le mode Raml comporte huit titres, dont un istikhbar Zidane tiré de la poésie d'Ibn Zeydoun et un betaïhi Raml inédit. L'artiste a fait savoir qu'elle a déjà bouclé sa première série de 12 noubas, précisant que ce nouvel album est le quatrième, après ceux dans les modes Mezmoum, Rasd et Zidane de la deuxième série de noubas entamée en 2005. En plus d'un enregistrement, on aura ainsi un support textuel à toutes les noubates que Beihdja Rahal tente inlassablement de sauver de l'oubli.