Définir le marché intérieur comme une politique de compétitivité et de croissance ? Pourquoi pas une politique de l'innovation ? Ceux qui voudraient le définir de cette façon, à savoir les entreprises nationales (publiques et privées) afin de ne pas perdre ce marché, n'ont en réalité pas les moyens de leur politique. Ce sont les entreprises étrangères qui peuvent innover dans un contexte où les nôtres, n'ayant pas l'expérience de la concurrence, n'ont donc pas les capacités de tenir la dragée haute aux entreprises étrangères. Nos entreprises publiques ont toujours vécu protégées du fait du choix du système socialiste de notre économie. La phase de transition n'a pas été mise à profit pour les rendre compétitives, encore que cela ne décrète pas mais nécessite par contre une longue durée. On ne rattrape pas des dizaines d'années de retard. Suffirait-il de sortir tous les textes afférents aux réformes pour croire que notre économie est préparée à la concurrence ou que nos cadres le sont également ? Se préparer à la concurrence sachant que l'"apprentissage" à la fois pour les hommes et pour l'innovation est une question de durée, ou se préparer plutôt à acquérir les capacités nécessaires pour favoriser le développement du pays ? Qui dit développement dit obligatoirement industrie et politique industrielle. Une politique industrielle sans politique d'innovation ? Il faudrait également savoir si les entreprises vont tenter d'innover en fonction des conditions du marché ou des exigences de notre développement.