La Havane a marqué jeudi le cinquantenaire de l'entrée triomphale dans la capitale du "Comandante" de la Révolution cubaine, Fidel Castro, en présence de son frère et successeur Raul Castro et du président socialiste équatorien Rafael Correa. Le président Correa, qui effectue sa première visite officielle sur l'île, a rendu hommage à la Révolution, "date glorieuse pour tous les mouvements révolutionnaires de la par le monde", lors d'un discours prononcé à l'école militaire Ciudad Libertad, l'ancienne caserne Columbia. Devant un parterre d'invités, dont son homologue Raul Castro, mais sans le fondateur du régime Fidel Castro, 82 ans, retiré du pouvoir depuis deux ans, il a affirmé que la "Révolution" n'avait jamais "pratiqué la torture" et avait contribué à "rétablir les droits de l'Homme pour tous les Cubains". Il a par ailleurs une nouvelle fois "exigé" la levée de l'embargo américain, en vigueur depuis 1962 contre Cuba, comme le réclame chaque année à la quasi unanimité l'Assemblée parlementaire de l'ONU. C'est au camp Columbia que Fidel Castro avait prononcé un de ses plus célèbres discours à son arrivée dans la capitale cubaine le 8 janvier 1959, destination finale de sa "caravane de la victoire" qui était partie le 2 janvier de Santiago de Cuba (900 km au sud-est de La Havane). La brève cérémonie organisée à Ciudad Libertad a été précédée par l'arrivée de la "caravane de la liberté", composée d'étudiants ou d'ouvriers mais aussi du fils aîné du "Lider Maximo", Fidel Castro Diaz-Balart, un physicien de 59 ans. "Je suis très ému par l'accueil chaleureux de la population" rappelant celui offert aux guérilleros le 8 janvier 1959, a-t-il dit alors que de nombreuses personnes, dont des écoliers et collégiens, ont acclamé les jeeps et camions de la caravane sur le Malecon, le boulevard du front de mer de la capitale. Les principales festivités du cinquantenaire de la Révolution, très sobres à l'image des difficultés économiques de l'île, avaient été organisées à Santiago le 1er janvier, mais sans la présence de Fidel Castro ni de chefs d'Etat étrangers "amis".