La possibilité du recours de l'Opep à une nouvelle baisse de la production à l'issue de la prochaine réunion du cartel prévue le 28 mai prochain à Vienne ne semble pas avoir ragaillardi l'attrait des marchés pétroliers. Hier, à l'ouverture des marchés, les cours du baril étaient orientés à la baisse.L'une des raisons serait liée aux effets appréhendés de la grippe porcine. Les cours du pétrole chutaient de deux dollars ce lundi en début d'échanges européens en raison d'une crainte sur une baisse du trafic aérien et de l'impact de la nouvelle sur les Bourses, baromètres des perspectives de demande pétrolière. Vers 12h à Paris, le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 2,31 dollars à 49,36 dollars le baril. A New York, le baril de "light sweet crude" pour la même échéance lâchait 2,59 dollars à 48,96 dollars. "La semaine commence dans la panique, et la panique n'est jamais bonne conseillère", a commenté Olivier Jakob, fondateur du cabinet Petromatrix, tout en admettant qu'une "pandémie importante pourrait avoir de fortes répercussions sur la demande". Les Bourses européennes ont ouvert en baisse ce lundi dans un climat de tensions face aux risques de pandémie de grippe porcine, avec notamment une chute des actions des compagnies aériennes et des groupes touristiques. Leur repli affecte le marché pétrolier de deux façons : les opérateurs craignent que le repli de la consommation mondiale de carburants ne s'accentue avec une nouvelle chute du trafic aérien. Et plus généralement, une pandémie pourrait compromettre encore les chances de rétablissement de l'économie mondiale, craint-on. "Mais les changements de prix en réponse aux actions ou au dollar ne sont que du vent. Ce qui compte, ce sont les changements en termes d'offre et de demande", estime Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. Même son de cloche sur le marché américain. Les contrats à terme sur le pétrole brut perdent près de 3 dollars lundi, les craintes concernant les répercussions potentielles sur l'économie d'une épidémie de grippe porcine plombant les marchés financiers. Le contrat sur le brut du Nymex a perdu plus de 5%, passant sous le seuil de 49 dollars le baril. Il a ainsi perdu en totalité le terrain gagné vendredi. A 13h21, le contrat de juin sur le Brent coté à l'ICE de Londres abandonnait 2,41 dollars, à 49,26 dollars le baril, tandis que le contrat de juin sur le brut léger du New York Mercantile Exchange se repliait de 2,64 dollars, à 48,91 dollars le baril. En Asie, l baril de "light sweet crude" pour livraison en juin cédait 90 cents à 50,65 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 76 cents à 50,91 USD. "Il y a un ralentissement prolongé de l'activité économique", a estimé Jason Feer, vice-président pour la région Asie-Pacifique de l'agence Argus Media. "La question est de savoir quand est-ce que l'activité reprendra", a-t-il ajouté. Du côté de la consommation, tous les voyants sont passés au rouge : les stocks américains de brut sont au plus haut depuis 19 ans; ceux de l'OCDE ont fortement étoffés selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ils représentent 61,6 jours de consommation, un niveau très supérieur à la moyenne sur cinq ans ; la demande mondiale devrait enregistrer une forte baisse cette année. Enfin, le deuxième trimestre, qui correspond au printemps dans l'hémisphère nord, est traditionnellement une période de moindre demande. Synthèse S.G.