Par B. Chellali Le second festival culturel panafricain qu'abrite l'Algérie, se distingue par son caractère singulier : cette rencontre purement africaine est une manifestation civilisationnelle et un rassemblement imposant de l'art et de la culture africaine dans toute sa diversité et ses spécificités. L'événement se traduit aussi par l'épanouissement d'une culture, trame de l'humanité du continent. L'Afrique tout entière est présente à Alger pour ne pas oublier sa dignité, ses valeurs morales, ses saines traditions ? On peut dire que ce festival placé sous le signe " L'Afrique du renouveau et de la renaissance ", est une autre émancipation cette fois culturelle et spirituelle. Ce festival, répond au besoin d'assurer la renaissance et la revitalisation de cette culture africaine dans toutes ses dimensions, de révéler les diverses contributions apportées au cours de l'histoire par les peuples africains ; et de magnifier le rôle de tous les acteurs dans l'évolution des sociétés africaines et de leur épanouissement. En ce sens, la pierre angulaire du festival, qui sera marqué naturellement par des festivités, d'une extrême variété, tente d'embrasser le passé, le présent et l'avenir du continent. Alger capitale de la culture panafricaine, n'est qu'un réflexe collectif très ancien qui s'est mué en mouvement d'autodéfense contre l'impact envahissant des civilisations mercantiles qui ont failli étouffer les cultures populaires. Les efforts des autorités algériennes dans l'organisation de ce festival, sont à la hauteur de l'événement. L'ampleur et la minutie des préparations, la mobilisation de tout un pays permettent de prédire que cette manifestation aura une dimension historique. Elle va cimenter une unité culturelle qui ne pouvait s'exprimer qu'à travers cet élan continental. L'histoire, dans sa logique inexorable, est peut-être en train, par ses réponses actuelles à l'unité africaine, de réparer dans le continent la division qui est le legs des anciennes rivalités coloniales. Le festival a déjà son insigne, la couleur de l'événement symbolise tous les peuples africains et rappelle à la fois leur richesse culturelle et l'association de cinquante trois pays à cette grande fête. Les langues diffèrent et aussi les couleurs de la peau. Et pourtant, l'Afrique qu'elle soit musulmane ou chrétienne, est vouée pour demain, au même destin. Elle sera selon que les peuples africains saurons trouver ou non des " réponses communes " aux défis internes et externes. L'heure est venue pour l'Afrique de penser, d'agir et de se comporter en responsable.