L'amélioration des récoltes des Proche et Moyen Orient et de l'Iran en particulier, devraient contribuer à un recul des importations de blé en provenance des pays occidentaux. L'Algérie et le Maroc devraient aussi être moins présents à l'importation, puisqu'il ont réalisé des performances cette année en production céréalière. Autrement dit, pour la campagne 2009-2010, l'on s'attend à un commerce mondial mois prospère. La baisse attendue de 5 % de la production mondiale de blé ne constituerait pas pour les grands pays producteurs de céréales des opportunités à l'export. Ce repli s'accompagnerait d'une contraction de 10 % en volumes des échanges internationaux avec des prix assez bas. Une récolte abondante attendue pour 2009. Retour donc à la normale, selon les spécialistes. Les échanges mondiaux porteraient durant les douze prochains mois sur 112 millions de tonnes de blé contre 125 millions en 2008/2009 et ce, pour une production mondiale de 652 millions de tonnes (687 millions de tonnes un an auparavant ). " Le cadre des échanges qui s'esquisse laisse augurer un commerce mondial du blé moins prospère qu'en 2008-2009, campagne exceptionnelle. On s'attend à ce que les disponibilités mondiales en blé fourrager et par là même la concurrence pour le maïs soient plus réduites ", analyse FranceAgrimer dans " 0Bilan de la campagne 2008/2009 et perspectives 2009/2010. " Une partie des blés d'hiver américains ne serait pas de qualité meunière. Mais l'amélioration des récoltes des Proche et Moyen-Orient, et de l'Iran en particulier, devraient contribuer à un recul des importations. Ainsi, c'est dans un marché à l'export plus resserré que l'Union européenne devra exporter pratiquement le même volume de blé au cours des douze prochains mois qu'au cours de 2008-2009 pour ne pas être submergée par les stocks. Selon FranceAgrimer, le défi sera d'autant plus difficile à relever que l'Egypte, premier importateur mondial de blé, renforcerait ses contrôles aux frontières pour être assurée d'avoir des livraisons de blé de qualité. Ce qui avantagerait paradoxalement les Etats- Unis qui auront davantage les moyens de s'y plier que l'Union européenne. Par ailleurs,la production mondiale d'orge qui avait atteint, comme pour le blé, des records l'an dernier diminuerait de 12 Mt cette année. Elle se situerait, cependant, au dessus de la moyenne de ces cinq dernières années. La nouvelle campagne se caractériserait néanmoins par un rééquilibrage de la production mondiale d'orge, puisque l'Iran devrait renouer avec ses niveaux de production habituels. Les récoltes seraient aussi correctes en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Dans ces conditions, les échanges commerciaux porteraient sur des volumes inférieurs de 11 % à leur niveau de l'an passé. Cependant, si pour les Europeens et Américains c'est une catastrophe dans la mesure où il auront des difficultés à exporter , pour les pays consommateurs et gros importateurs, comme l'Algérie , c'est une facture alimentaire allégée.Disons que le malheur des uns fait le bonheur des autres. mais à moyen terme , l'on peut s'attendre à un revirement de la situation. car la tension qui caractérise les prix des produits agricole est réelle et le répit observé actuellement n'est que de courte durée. "L'augmentation de la demande mondiale est inexorable, " explique un spécialiste français des matières premières agricoles . La population augmente et les régimes alimentaires s'occidentalisent au fur et à mesure que le niveau de vie des pays augmente, comme par exemple en Chine", poursuit l'analyste. Cela se traduit dans l'Empire du Milieu par une augmentation de la consommation de viande - les bovins ingurgitant environ la moitié des céréales cultivées - et entraîne donc mécaniquement une hausse de la consommation mondiale de blé de 20 millions de tonnes cette année, de maïs et de soja. Sans compter la pression de l'éthanol sur les cours du maïs. Si à moyen terme "il existe suffisamment de terres agricoles dans le monde pour nourrir la population car les possibilités d'augmenter les rendements sont réelles", à très court terme il n'en n'est pas de même. Les stocks mondiaux sont au plus bas, représentant deux mois de consommation seulement. Les risques climatiques n'ont jamais été aussi élevés. Une forte sécheresse touche actuellement l'Argentine et touche les semis de blé. Quant à l'Inde, où se déroulent plusieurs récoltes annuelles, la mousson est arrivée en retard. "Des manifestations climatiques préfigurant la formation du phénomène El Niño (duquel peuvent découler des cyclones tropicaux affectant des zones d'agriculture) sont actuellement enregistrées", explique t-on , ce qui fait craindre que les récoltes de 2009/2010 soient compromises. Dalila B.