La stratégie industrielle pose comme socle, le renouveau industriel de la Nation, les ressources humaines au point de vue formation et revalorisation. Elle doit répondre à la question primordiale : comment rendre compétitive l'industrie nationale et en partant de là toute l'économie. La réponse, selon M. Mohamed Bahloul, directeur de l'Institut du développement des ressources humaines (IDRH) est du côté du capital humain. "Aujourd'hui, nous sommes dans une phase, où la valeur ajoutée, investissement fondamental qui permet à des pays d'être compétitifs et de développer les parts de marchés ou de protéger leur marché de manière concurrentiel, est l'investissement humain. C'est l'investissement dans les compétences, dans les qualifications et dans les disciplines de travail". Il explique que l'accent est mis sur deux manières : soit à travers une stratégie par les coûts salariaux (les bas salaires, une autre productivité et une autre technicité) ; soit d'une deuxième manière celle de développer une démarche de compétitivité par, d'une part, l'innovation ou bien la compétitivité "hors coût", les qualités des produits et l'image de marque des produits. "Là, aussi, se sont les ressources humaines, ce qui est appelé la démographie noble, c'est-à-dire les ingénieurs, les techniciens, les cadres et les chercheurs. Là, les pays qui ont gagné, sont les pays qui possèdent ces deux leviers, soit une stratégie de développement par les coûts salariaux toujours en investissant sur le capital humain, soit une stratégie par l'innovation en investissant toujours sur la qualité des ressources humaines". De l'avis de M. Bahloul, il y a un sérieux problème en Algérie. "Nous avons une crise d'offre de compétence et de qualification de qualité. Tout le monde en souffre, que ce soit le secteur public, le secteur privé et même l'administration. Il y a une situation générale, qui est marquée par des déficits importants, en matière de ressources humaines de qualité". Il souligne, sur cette question, toute la nécessité de l'effort commun, qui est le sens et le but de la démarche que propose la stratégie industrielle, à savoir de refonder complètement, la carte de la formation des compétences, particulièrement en management ou bien la formation de la carte de nos ingénieurs et nos techniciens et aussi, la carte de la formation professionnelle (les qualifications ouvrières et les maîtrises), ajoute-t-il. Dans ces deux segments, il y a toujours d'après lui, des déficits importants. En relation avec cela, il a dit "la stratégie industrielle met l'accent sur la refonte complète de notre manière de produire de la ressource humaine". Dans la stratégie industrielle, le bilan parle d'une philosophie et d'une valeur en considérant que l'échec devrait être non pas une source de paralysie, mais l'échec doit être une source de valeur et d'enseignement pour méditer et réfléchir. Il y a une projection en terme de refonte du système de production des ressources humaines au niveau du système éducatif humain (primaire et secondaire), du système d'enseignement supérieur ou bien du système de formation professionnelle. Tous les espaces ou les segments de la production de la ressource humaine ont été revisités. Un plan a été proposé avec les différents secteurs : la formation professionnelle, l'éducation nationale et l'enseignement supérieur ont aussi participé à l'élaboration du projet de la stratégie industrielle pour refonder notre société, fabriquer de la bonne ressource humaine, explique encore M. Bahloul. Il note que "la première révision fondamentale remise en question, est que les systèmes de formation-éducation doivent apprendre à travailler en écoutant "le marché de l'emploi" et de répondre aux besoins et à la demande du marché des employeurs, du marché de compétence qui doit se former et se doit de devenir compétitif".