La Commission économique de l'ONU pour l'Europe et la FAO indiquent dans le dernier numéro de la Revue annuelle du marché des produits forestiers 2008-2009 publiée le 4 août, que la crise économique a durement frappé le secteur des produits forestiers en Amérique du Nord, en Europe et dans la Communauté des Etats Indépendants (Russie et certains de ses voisins). Ces trois régions concentrent 42% des forêts et produisent 60% du bois échangé au niveau mondial mais en 2008. selon les mêmes données, la consommation totale de produits forestiers dans cette région a diminué de 8,5%, une baisse jamais vue en moyenne annuelle depuis le premier choc pétrolier de 1973. La production, qui est directement dépendante de la demande, a par conséquent diminué, entraînant la fermeture de scieries ainsi que de nombreuses pertes d'emplois. Cette tendance s'explique selon la même source par une chute de la construction de logements en Amérique du Nord et en Europe. En revanche, dans les pays de la CEI, la construction de nouvelles maisons a continué à augmenter en 2008, la consommation de bois a donc augmenté de 3,2% dans cette région. Toutefois, le secteur du bois-énergie semble protégé des effets de la crise. Les marchés mondiaux de granules et briquettes ont augmenté d'environ 20% en 2008 et devraient doubler d'ici 2012. La capacité de production a suivi et a même anticipé une forte croissance de la demande. Selon la Commission economique de l'ONU pour l'Europe et la FAO, le secteur forestier attend beaucoup de la Conférence des Parties sur le changement climatique qui se déroulera à Copenhague en décembre 2009 et notamment la reconnaissance officielle de l'importance du rôle des forêts dans l'atténuation des effets des changements climatiques. D'autres décisions pourraient concerner le secteur : adoption de mesures visant à prévenir la déforestation, projets de compensation des émissions de CO2 et par conséquent processus de comptabilisation du carbone tenant compte du stockage du carbone dans les produits du bois déjà récoltés. Notons dans ce sens que selon l'Institut national d'investigations spatiales (INPE), la déforestation de l'Amazonie brésilienne a fait un bond en juin par rapport à mai avec 578 km2 de forêt détruits, mais est toutefois inférieure à la même époque de l'année dernière. Le déboisement avait touché en mai 123 km2 de forêt et 870 km2 en juin 2008. L'INPE a précisé que sur les douze derniers mois, entre juillet 2008 et juin 2009, 4.730 km2 de forêt avaient été déboisés. Au mois de juin, une augmentation du rythme de la déforestation est généralement enregistrée, du fait de la saison sèche dans la région. Mais c'est également le mois pendant lequel les satellites peuvent procéder à leurs observations plus facilement, du fait de la présence très limitée de nuages. L'INPE a indiqué, par ailleurs, que la dernière publication officielle portant sur une année, pour la période d'août 2007 à juillet 2008, faisait état de 12.911 km2 de forêt dévastés, un chiffre qui dépasse de 12% celui de l'année précédente et qui a mis un terme à trois ans consécutifs de réduction du rythme de la déforestation en Amazonie. Les Etats brésiliens les plus destructeurs sur cette période ont été le Para et le Mato Grosso qui ont représenté à eux seuls 69% de la déforestation en Amazonie. Les données de cette année, d'août 2008 à juillet 2009, ne sont pas encore connues mais le déboisement devrait revenir à un niveau moins élevé, grâce à l'augmentation des contrôles et des sanctions, mais également parce que la crise économique a rendu la destruction des forêts moins intéressante. Le gouvernement brésilien avait promis en décembre dernier de réduire de 70% d'ici à 2018 le rythme de la déforestation de l'Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète.