Rachid Taha, le sulfureux chanteur algérien vient de signer un nouveau clip au nom assez étrange : "Bonjour ". Il a été enregistré avec Gaetan Roussel et Zoé Félix cet été, juste avant qu'il ne parte en concert le 24 septembre prochain sur le Vieux port de Marseille, puis en octobre à Berlin et en novembre à l'Olympia de Paris."Bonjour", est donc le tout nouveau clip de Taha, qui fut visible depuis fin juillet. Toujours dans les actualités du chanteur, il y a eu le 03 août dernier également la sortie de " Africa Express " à l'initiative de Damon Albarn. La sortie de cet album-compilation s'est accompagnée d'un concert-événement de 5 heures (5 août) sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris, dans le cadre du Festival Fnac Indétendances. Outre Rachid Taha, le concert a notamment réuni Amadou & Mariam, Oumou Sangare, Cheick Tidiane Seck, Mongrel etc…. A New York, en compagnie de Gaëtan Roussel pour l'enregistrement de son nouvel album, co-réalisé avec Mark Plati et attendu pour le 26 octobre chez Barclay, Rachid Taha a entamé, le 15 avril, une tournée d'une dizaine de dates aux Etats-Unis. Pour sa première virée australienne, il a fait une escale le 1er juin à Sydney à la faveur d'une programmation imaginée par Brian Eno et un concert le 5 à Melbourne. Le 21 juin, il était de retour en France, à l'invitation du Festival Rio Loco à Toulouse. Le 5 juillet 2008 à New York, dans le cadre du traditionnel Central Park SummerStage, Rachid Taha entamait une tournée estivale qui l'a mené dans d'autres villes des Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Lecteur assidu et auteur, comme il le confie, de poèmes, de chansons et de chroniques, Rachid Taha a publié Rock la Casbah, une biographie écrite avec la complicité de Dominique Lacout. L'artiste, qui a croisé la route de nombre de pop stars comme Steve Hillage, Brian Eno, Robert Plant, Carlos Santana, Patti Smith, Joe Strummer, Mick Jones, Damon Albarn ou David Byrne, se raconte et revient sur son enfance, son adolescence, sur les coulisses du show-business et de la politique. Après Julien Clerc, Alain Bashung et Bernard Lavilliers, Rachid Taha a été choisi pour présider le jury 2007 du prix Constantin qui récompense les espoirs de la chanson française. Cela a eu lieu le 15 novembre à l'Olympia où Rachid Taha s'est produit la veille. Avec Dominique Lacout, Taha avait cosigné l'an dernier Rock la Casbah une biographie sortie en février dernier chez Flammarion. Grand lecteur, grand admirateur de Cow-boy, grand bourlingueur, Rachid Taha revient dans cet ouvrage premier du genre sur les artistes qui ont croisé sa route à l'image de nombreuses pop stars comme Steve Hillage, Brian Eno, Robert Plant, Carlos Santana, Mick Jones ou Patti Smith. Il revient également sur son enfance dans la bourgade de Sig à quelques kilomètres de la ville d'Oran où il a vécu jusqu'à l'âge de 10 ans avant de s'envoler avec ses parents à Lyon en France. Rock la Casbah est également un retour sur son adolescence, ainsi que les coulisses du show-business et de la politique. Au début des années 80, Carte de séjour était né à Lyon. Le groupe d'un rock métissé travaillait alors avec les instruments électrifiés, le luth et la derbouka. Avec une voix au timbre râpeux, Rachid Taha, interprète les compositions du groupe qui puisent à la fois dans les racines du rock, du rythmn' blues et du chaâbi. Remarqués avec Zoubida et Rhorhomanie, produits -déjà- avec la collaboration de Steve Hillage, en pleine vogue du Rock The Casbah des Clash, les quatre garçons de Carte de séjour signent avec Barclay en 1986. En novembre de la même année, Charles Trenet et Jack Lang distribuent le 45 tours de Douce France sur les marches de l'Assemblée nationale, en plein débat sur le Code de la nationalité. Carte de séjour donne des concerts à Lyon, Paris, Berlin, Barcelone et Oran, mais le groupe se sépare en 1988. Rachid Taha entame alors une carrière solo avec Barbès en 1990, puis en 1993 et poursuit un temps sa quête de nouveaux horizons techno rock avec Olé Olé en 1995. Déjà sur l'album de 1993, Ya rayah (L'Exilé) attendra 1997 pour connaître le succès irrésistible que l'on sait. La reprise de la chanson de Dahmane el Harrachi, signait le retour de Rachid Taha sur scène à Paris, Londres, Genève, Tunis, Beyrouth ou Istambul. Ses sons métissés et ses textes sans mots mâchés cherchent à faire la peau au racisme et à la soumission. Celui qui, en 1982, dans La Moda, bousculait les beurs qui se décoloraient pour rentrer dans les boîtes de nuit et préféraient le disco aux musiques de leurs racines joue un mélange de rock et de world-music et dénonce toujours les conformismes et l'intolérance de notre société. Sa devise ? Ne jamais changer de route à cause d'un nom, ne jamais changer de nom à cause d'une route. Rachid Taha a trouvé sa voix et ne cesse pas d'être fidèle à son identité. En 1979, Rachid Taha quitte le foyer familial et sillonne les routes de France, en V.R.P., pour placer des ouvrages de littérature française dans les maisons, derrière les portes. Puis il retrouve sa famille, qui a déménagé, dans la banlieue de Lyon. Rachid retourne chez elle et vit de petits boulots avant d'entrer à l'usine, en 1981. Mohammed et Moktar, ses collègues, jouent respectivement de la guitare et de la basse. Avec eux, Rachid Taha va se mettre à chanter. Alors que l'actualité est à l'immigration, le groupe trouve son nom : Carte de séjour. En 1982, aidée par un producteur, la formation sort un succès d'estime de quatre titres. Deux ans après, Carte de séjour sort son véritable premier opus : "Rhorhomanie ", célébration du " rhorhos ", cette langue de la deuxième génération d'immigrés, née du français et de l'arabe. L'album, enregistré par Steve Hillage, ancien membre du groupe Gong, est un pont entre l'Orient et l'Occident. En 1986, le deuxième album paraît. La Douce France de Charles Trenet fait grincer des dents dans sa version arabisée, mais la reprise est un succès. Depuis 93, Rachid Taha ne cesse d'étonner et de détonner. Rachida Couri