Le sulfureux Rachid Taha vient de mettre le 26 octobre dernier sur les bacs son nouvel opus, intitulé " Bonjour " chez Barclay. Enregistré entre New York et Paris et co-réalisé par Gaëtan Roussel et Mark Plati, cet album est le huitième opus studio de Rachid Taha. Le 10 novembre dernier à la faveur de cette sortie, le chanteur était en concert dans la mythique Olympia. Sinon, dans les new du chanteur outre la sortie de "Africa Express" (3 août), à l'initiative de Damon Albarn, la sortie de cet album-compilation s'est accompagnée d'un concert-événement de 5 heures (5 août) sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris, dans le cadre du Festival Fnac Indétendances. Outre Rachid Taha, le concert a notamment réuni Amadou & Mariam, Oumou Sangare, Cheick Tidiane Seck, Mongrel (mélangé en anglais, en référence au melting pot musical et ethnique du groupe), The Hypnotic Brass Ensemble de Chicago, Souad Massi, Vieux Farka Touré, Konono No 1 de Kinshasa, Speech Debelle, Ms Dynamite, Bassekou Kouyate, l'impétueuse Ebony Bones et des invités surprises comme U-Cef et Catherine Ringer (ex-Rita Mitsouko), dans l'esprit de ces concerts itinérants. A New York, en compagnie de Gaëtan Roussel pour l'enregistrement de son nouvel album, Rachid Taha y a entamé, le 15 avril, une tournée d'une dizaine de dates aux Etats-Unis. Pour sa première virée australienne, il a fait une escale le 1er juin à Sydney à la faveur d'une programmation imaginée par Brian Eno et un concert le 5 à Melbourne. Lecteur assidu et auteur, comme il le confie, de poèmes, de chansons et de chroniques, Rachid Taha a publié " Rock la Casbah " une biographie cosignée avec Dominique Lacout. L'interprète de " Ya rayah ", une reprise de la fameuse chanson de l'émigration paraphée dans les années 70 par Dahmane El Harachi, se raconte dans l'ouvrage qu'il a signé, sorti le 15 février 2007 chez Flammarion. Grand admirateur de Cow-boys, grand bourlingueur, Rachid Taha revient dans cet ouvrage premier du genre sur les artistes qui ont croisé sa route à l'image de nombreuses pop stars comme Steve Hillage, Brian Eno, Robert Plant, Carlos Santana, Mick Jones ou Patti Smith. Il revient également sur son enfance dans la bourgade de Sig à quelques kilomètres de la ville d'Oran où il a vécu jusqu'à l'âge de 10 ans avant de s'envoler avec ses parents à Lyon en France. " Rock la Casbah " est également un retour sur son adolescence, ainsi que les coulisses du show-business et de la politique. Le 15 novembre 2007, l'artiste faisait partie du jury du prix Constantin, une casquette qu'ont endossée bien avant lui des chanteurs comme Julien Clerc, Alain Bashung et Bernard Lavilliers. Ce titre n'est sûrement pas gratuit puisque rappelez-vous, Rachid Taha avait repris en 1986 avec son groupe Carte de séjour, " Douce France ", la chanson populaire de Charles Trenet. Philipe Constantin le nom qui a été donné à ce prix qui récompense depuis cinq ans les espoirs de la chanson française, avait adressé dans un geste fort, " aux députés sourds à la France en mouvement ", la reprise de Douce France de Charles Trenet par Rachid Taha. Au début des années 80, Carte de séjour était né à Lyon. Le groupe d'un rock métissé travaillait alors avec les instruments électrifiés, le luth et la derbouka. Avec une voix au timbre râpeux, Rachid Taha, interprète les compositions du groupe qui puisent à la fois dans les racines du rock, du rythm n' blues et du chaâbi. Remarqués avec Zoubida et Rhorhomanie, produits -déjà- avec la collaboration de Steve Hillage, en pleine vogue du Rock The Casbah des Clash, les quatre garçons de Carte de séjour signent avec Barclay en 1986. En novembre de la même année, Charles Trenet et Jack Lang distribuent le 45 tours de " Douce France " sur les marches de l'Assemblée nationale, en plein débat sur le Code de la nationalité. Carte de séjour donne des concerts à Lyon, Paris, Berlin, Barcelone et Oran, mais le groupe se sépare en 1988. Rachid Taha entame alors une carrière solo avec " Barbès " en 1990, et poursuit un temps sa quête de nouveaux horizons techno rock avec " Olé Olé " en 1995. Déjà sur l'album de 1993, " Ya rayah " (L'Exilé) attendra 1997 pour connaître le succès irrésistible que l'on sait. La reprise de la chanson de Dahmane El Harrachi, signait le retour de Rachid Taha sur scène à Paris, Londres, Genève, Tunis, Beyrouth ou Istambul. En 1982, aidée par un producteur, la formation sort un succès d'estime de quatre titres. Deux ans après, Carte de séjour sort son véritable premier opus : "Rhorhomanie ", célébration du " rhorhos ", cette langue de la deuxième génération d'immigrés, née du français et de l'arabe. L'album, enregistré par Steve Hillage, ancien membre du groupe Gong, est un pont entre l'Orient et l'Occident. En 1986, deux et demi, le deuxième album paraît. En 1991, Rachid Taha sort son premier album solo. L'actualité ne sert pas systématiquement la promotion médiatique. “Barbès”, mis à l'écart par les radios, souffre des répercussions de la guerre du Golfe. Pour le second album, Steve Hillage retrouve l'ancien leader de Carte de séjour et se charge de la production. Rachida Couri