Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, le Président Abdelaziz Bouteflika a fait de la construction de logements une de ses priorités. Ainsi, le programme a dépensé au total 1.7 billion dinars (23.75 milliards de dollars) sur des projets de logements au cours des dix dernières années, pendant lesquelles plus de 1,5 million de logements ont été construits. C'est du moins ce qu'a tenu à souligner le rapport d'Oxford Business. Par ailleurs, il est à noter, qu'à cause d'une pénurie prolongée, le prix du ciment avait atteint, en juin dernier, les 1 500 dinars algériens (20.90 dollars) le quintal, une tendance qui avait été favorisée par l'absence de réglementation liée à la spéculation sur le prix. Or, la nouvelle réglementation limite la marge à un maximum de 80 dinars algériens (1.11 dollar) le quintal pour la vente en gros, et à 150 dinars algériens (2.09 dollars) pour la vente au détail. Dans cette optique, les analystes d'Oxford estiment, dans le rapport, que la décision du gouvernement algérien de mettre en place une réglementation importante pour essayer d'enrayer la hausse des prix du ciment, est très positive. A cet effet, depuis le 22 juillet dernier, un plafond a été établi pour le prix du ciment, autant pour la vente en gros que pour la vente au détail. En effet, le rapport mentionne que c'est l'expansion rapide du secteur de la construction qui est, en grande partie, à l'origine de la croissance de la demande pour le ciment, actuellement évaluée à 14 millions de tonnes par année. En théorie, Oxford, prévoit qu'étant donné que la capacité de ses 12 producteurs publics de ciment est estimée à 11,6 millions de tonnes et que les producteurs privés peuvent en produire 7 millions supplémentaires, l'Algérie ne devrait avoir aucun problème à satisfaire sa demande intérieure. Or, en réalité, le secteur de la construction fait face à un déficit important de l'offre, évalué, en 2008, à 3 millions de tonnes, ce qui oblige le pays à recourir aux importations et à échanger aux prix internationaux ce qui, de surplus, rallonge souvent le temps de livraison, observe le rapport. Ainsi, le plafonnement du prix de vente est sans aucun doute un pas vers la bonne direction. De plus, ce plafond n'est que le dernier élément d'une longue liste de mesures visant à améliorer la compétitivité du secteur. En effet, auparavant, le pays avait essayé de réduire la spéculation et de mettre en œuvre des mesures à long terme pour faire face au déficit de production chronique. Ainsi, le gouvernement avait proposé d'importer 1 million de tonnes de ciment, puis il a lancé l'année dernière un plan d'investissement de 780 millions de dollars dans le but d'augmenter la capacité des producteurs publics de ciment à 17.6 millions de tonnes par année d'ici 2012, note le rapport. Les premiers résultats de ces mesures sont positifs. En effet, selon la Société de gestion des participations industries du ciment, qui chapeaute les sociétés publiques, la production a augmenté de 6% au cours des cinq premiers mois de cette année, par rapport à la même période de l'année précédente. Les réalisateurs de ce rapport estiment que malgré les résultats, la demande de logement est loin d'être satisfaite et le Président Bouteflika, qui vient d'entamer son troisième mandat, s'est engagé à construire un million de logements supplémentaires d'ici 2014. En plus de construire de nouvelles maisons, le gouvernement prévoit également d'améliorer les conditions de vie dans différentes zones urbaines du pays. Pour ce faire, il a prévu un budget total de 300 milliards de dinars algériens (4.14 milliards de dollars) pour les années 2010 à 2014, afin de rénover et de concevoir à nouveau des zones résidentielles. La modernisation de la ville de Hassi Messaoud, qui se trouve dans une région riche en pétrole au sud du pays, est un autre projet des autorités. Le groupe de construction canadien SNC Lavalin a récemment obtenu le contrat pour ce projet d'une valeur de 6 milliards de dinars algériens (83.6 millions de dollars), dont la réalisation devrait durer huit ans. Oxfrod souligne, que le pays connaît également une activité intense dans le secteur de l'infrastructure. En effet, la construction du projet phare du pays, l'autoroute Est-Ouest, est en cours et devrait être terminée en juillet de l'année prochaine. Cette autoroute à six voies s'étendra sur plus de 1 200 km entre Annaba, au nord-est, et Tlemcen au nord-ouest, et reliera directement l'Algérie à la Tunisie et au Maroc. Synthèse Yazid Idir