Le ministre d'Etat britannique chargé des affaires du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de la Sécurité internationale, M. Kim Howells, s'est exprimé, hier, sur la coopération entre les deux Etats. M. Howells a tenu à affirmer que la Grande-Bretagne accorde un intérêt particulier à la coopération avec l'Algérie dans plusieurs domaines, notamment en ce qui concerne la lutte antiterroriste. Il avouera, à cet effet, que son pays ne saisissait pas l'ampleur des actes terroristes qui frappaient l'Algérie. L'autre volet abordé par le ministre britannique concerne l'extradition du premier inculpé dans le plus grand scandale financier qu'a connu l'Algérie, l'affaire Khalifa en l'occurrence. Il reste désormais que cette affaire constitue un point noir dans la coopération entre les deux pays, puisque malgré tous les efforts consentis par les autorités algériennes en vue d'une éventuelle extradition de Moumen Khalifa qui a fait, entre autre, l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par Interpol, celui-ci continue de cavaler. Malgré les accords de coopération juridiques ratifiés par les représentants des deux pays en juillet 2006, la Grande-Bretagne n'est toujours pas décidée à livrer l'ex Golden Boy. L'arrestation de Moumen Khelifa le 27 février dernier par Scotland Yard pour blanchiment d'argent et séjour illégal, avait laissé entrevoir un petit espoir de voir Londres livrer Khalifa aux autorités algériennes. Malheureusement, sa mise en liberté sous caution, qui a étonné plus d'un, laisse un goût d'inachevé dans cette affaire jugée par le tribunal de Blida. Il faut indiquer, cependant que Moumen Khalifa sera entendu par la police britannique le 20 mars prochain pour les griefs qui sont déjà retenus contre lui. En filigrane, les déclarations de Howells dégagent l'idée que Londres aurait saisi le message d'Alger et que celle-ci n'hypothéquerait pas ses relations à cause de Moumen Khalifa. Ce qui ne fait d'ailleurs que conforter les déclarations de M. Zerhouni qui avait affirmé : "comment parler d'une coopération algéro-britannique dans les domaines plus sensibles, si les deux pays n'arrivent pas à coopérer dans une affaire aussi simple qui est celle de l'extradition de Moumen Khelifa". Une manière pour les autorités algériennes de mettre en cause la non-extradition de Khalifa, malgré l'application par Alger de l'accord d'extradition pour nombre d'Algériens soupçonnés par les autorités britanniques de relation avec des organisations terroristes . Enfin, M. Kim Howells a souligné que les relations entre le Royaume-Uni et l'Algérie s'intensifient, mettant en exergue la hausse du volume des investissements britanniques en Algérie. Il a indiqué que la Grande-Bretagne est le plus important investisseur étranger en Algérie, rejoignant ainsi les déclarations faites par la ministre britannique des Affaires étrangères, Mme Margaret Beckett, quelques semaines auparavant devant la chambre des Communes.