L'inflation, qui mine actuellement les marchés, est au premiers postes des préoccupations du gouvernement. Ainsi, et dans le but de juguler la flambée des prix des produits de première nécessité, le gouvernement a décidé d'investir dans la filière agroalimentaire. C'est dans ce sens que le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, a annoncé, lundi, lors d'une rencontre avec les cadres du secteur, que le gouvernement envisage de créer des unités industrielles publiques pour la production de sucre et d'huile et d'apporter un appui aux minoteries publiques et au groupe Giplait afin de réguler le marché national des produits de première nécessité. Le ministre a estimé que les produits de première nécessité, font, dans certains cas, l'objet de quasi-monopole par le secteur industriel privé. "Le gouvernement réfléchit actuellement sur les moyens d'appui des minoteries publiques et le groupe Giplait (pour ce qui concerne les semoules et le lait) et sur la mise en place d'unités industrielles publiques pour la fabrication de sucre et d'huile", a-t-il précisé. "L'Etat doit intervenir dans les segments stratégiques (...). Il doit être présent (sur le marché) en tant qu'industriel et commerçant dans les marchés du lait, du sucre, de l'huile et de la semoule", a-t-il ajouté. Pour ce qui concerne les semoules et le lait, il a fait savoir que l'Etat compte renforcer sa présence sur les marchés de ces produits à travers un soutien accru aux minoteries publiques et au groupe public industriel des productions laitières Giplait. Quant au sucre et à l'huile, l'Etat compte créer des usines publiques, a-t-il détaillé. Il a souligné aussi que "l'Etat doit intervenir pour assurer la disponibilité des produits ainsi qu'au niveau des opérateurs privés afin d'éviter les positions dominantes sur ce marché", ajoutant que "l'Etat est décidé à maintenir la subvention des produits de large consommation". S'il est clair que l'objectif de garantir la transparence du marché et éviter les positions dominantes est louable, la problématique de la filière agroalimentaire est plus profonde. La vision de la filière en aval ne suffit nullement, et l'amont agroalimentaire est d'autant plus important qu'il est susceptible de réduire la dépendance aux marchés extérieurs. Que ce soit pour le sucre, l'huile, la semoule ou le lait les maux restent entiers. La majorité des inputs est importée et les prix à la consommation dépendent donc des fluctuations des bourses des matières premières. Il est vrai que depuis quelques années le secteur privé a massivement investi dans les industries de transformation, mais le tout est aujourd'hui de créer des filières agroalimentaires parfaitement intégrées. Les épisodes ayant ponctué la régression de la filière de la tomate industrielle jusqu'à sa destruction et les problèmes rencontrés dans la collecte de lait sont édifiants. Les idées existent, les propositions d'investissement dans diverses filières agricoles et agroalimentaires aussi. Le tout est de méditer… Samira G