La banque extérieure d'Algérie réussit encore une fois à se maintenir parmi les plus grandes banques africaines, et particulièrement en Afrique du Nord. Ainsi, en terme de bilan, la BEA se classe à la 16e place du classement des plus grandes banques africaines de l'hebdomadaire Jeune Afrique et à la seconde place à l'échelle nord africaine après la National Bank of Egypt et suivie du marocain Attijariwafa Bank. Notons que les banques nord-africaines affichent un total de bilan cumulé en hausse de 14 %. Toutefois, l'activité semble s'être ralentie par rapport aux années précédentes, comme le souligne la progression moindre (+ 6,5 %) du produit net bancaire cumulé. Néanmoins, Jeune Afrique souligne que la sphère bancaire algérienne n'évolue pas. Certes, la prudence dans les réformes a permis au système bancaire de passer au travers de la crise financière internationale sans difficultés, mais le secteur tarde à se moderniser, toujours dominé par les banques publiques. Un nombre croissant d'entreprises d'investisseurs et de particuliers se tourne toutefois vers les quelques banques privées, comme BNP Paribas El Djazaïr, filiale de la banque française, dont le total de bilan a augmenté de moitié en un exercice. De leur côté, les banques marocaines réalisent autant de bénéfices que les vingt-trois banques égyptiennes, preuve de l'avance prise par ce pays en matière de gestion bancaire. En Egypte, 1'année 2009 a fait naître beaucoup d'inquiétudes en raison du ralentissement économique mondial. La National Bank of Egypt - leader local, qui représente un quart du secteur est entrée en 2008 dans une phase de restructuration et de modernisation. En Tunisie, la poursuite des changements à la tête des établissements bancaires laisse présager une modernisation du secteur et une ouverture croissante à la concurrence. Laâoussi Bayoudh a laissé sa place de dirigeant de la première banque du pays, la Société tunisienne de banque, à Omar Abou Hafs Najai. Ce dernier vient de la Banque de 1'habitat, une autre banque publique qui a su profondément se moderniser au cours des dernières années, où il a été remplacé par Brahim Hajji, un cadre de la Banque centrale. Par ailleurs, Alya Abdallah, précédemment à 1'Union internationale de banques (UIB, filiale de la française Société générale), a été nommée à la tête de la Banque de Tunisie, où elle succède à Faouzi Belkahia, décédé en février dernier. L'UIB, avec à sa tête Kamel Neji, commence à se remettre des difficultés qu'elle connaît depuis sept ans: pour la première fois depuis sa privatisation, elle a dégagé des bénéfices. Dans le reste de I'Afrique du Nord, les mouvements ont été beaucoup moins nombreux, le secteur bancaire marocain ayant toutefois été marqué par le départ de Khalid Alioua de la direction du Crédit immobilier et hôtelier, dont la stratégie de transformation en banque universelle est à la peine. De son côté, la Libye hisse l'un de ses établissements, la Gumhouria Bank, à la cinquième place, avec un bon résultat qui s'explique par son absorption en 2008 de la cinquième banque du pays, 1'Umma Bank. La Libye classe également la banque publique offshore Libyan Foreign Bank au septième rang. Cette dernière ne cache d'ailleurs plus ses ambitions internationales, en Afrique mais aussi en Europe, ou elle compte déjà des participations et quelques implantations. Synthèse Isma B.