Après une longue période de fermeture et d'abandon, les actifs résiduels de Constantine devraient bientôt retrouver une nouvelle vie, et seront entre autre libérés par les liquidateurs. Plus précisément, les anciens sièges, locaux, magasins et autres biens immobiliers hérités des entreprises dissoutes à Constantine. Ces biens, dont certains constituaient, de par leurs activités ou leur situation au cœur du tissu urbain de Constantine, des repères pour la ville, viennent d'être remis à la disposition de l'administration des domaines à l'issue d'une longue période de liquidation, indique l'administration des domaines. Ainsi, la réversion de ces "actifs résiduels" à l'administration des domaines devrait, selon la loi en vigueur, ouvrir une nouvelle page pour ces biens dont la fermeture qui a duré plus d'une décennie pour certains d'entre eux a été synonyme d'abandon et de dégradation. Il faut savoir qu'en vertu de la loi du 1er septembre 2008 relative aux biens privés de l'Etat et de son décret d'application du 2 mai 2009, les biens situés dans le périmètre urbain ne sont pas destinés à l'investissement et devraient soit être réaffectés à des organismes publics à caractère administratif ou concédés aux enchères publiques. Par ailleurs, les domaines, à Constantine, n'ont pas encore entamé la phase de vente aux enchères publiques, étant donné que cette administration est "en attente de voir si des organismes publics ne sont pas intéressés par ces biens immobiliers", a expliqué son directeur. D'ailleurs, le peu de demandes enregistrées jusque-là sur ces biens est jugé paradoxal au regard de la rareté des biens immobiliers implantés dans le périmètre urbain et le manque en la matière chez les organismes publics qui se plaignent souvent de manquer d'infrastructures. En plus du manque d'information quant à la disponibilité de ces biens, des conditions rigoureuses entourent leur réaffectation, a indiqué ce responsable. Les dispositions de l'article 5 du décret du 2 mai 2009 portant textes d'application de la loi du 1er septembre 2008 relative aux biens privés de l'Etat, stipulent que la réaffectation des actifs résiduels des entreprises publiques dissoutes ne peut se faire qu'à des organismes publics à caractère administratif, sur autorisation du ministre des Finances et à la demande ou sur proposition du ministre du secteur compétent. Ceci "exclut donc de la course", a-t-on expliqué, toutes les entreprises publiques à caractère économique et commercial, pour "ne laisser que les organismes à caractère administratif dont le nombre est d'ailleurs loin d'être minime". En outre, la direction de la sûreté de wilaya a été la première à ouvrir la voie pour la remise en exploitation de ces biens. Après avoir obtenu les ateliers de l'ex-usine Comamo (mobilier métallique) située sur la route du Chalet des Pins, elle vient de bénéficier des grands hangars de l'ex-DVP (distribution de véhicules particuliers relevant de l'ancienne Sonacome) situés dans la zone industrielle "Palma" (Ouest de la ville). L'ancien siège du quotidien An Nasr, sis à la rue Ben M'Hidi, a été sollicité par la direction du logement et des équipements publics (DLEP) qui compte y installer une direction régionale de la construction et de l'urbanisme. La réaffectation de ces sièges à cette direction pourrait être "un geste salvateur pour cette bâtisse de valeur en proie depuis quelques années à une dégradation déplorable", a-t-on estimé. Dans ce même contexte, les magasins de l'ancien "Globe", fermés depuis de longues années, viennent également d'être attribués à la direction de la Culture pour en faire un lieu d'exposition, tandis que l'ancien "Monoprix" a été alloué en même temps que l'ex-Souk El Fellah du "Polygone" aux jeunes porteurs de projets cautionnés par les dispositifs de l'emploi. Selon toujours la direction des Domaines, de nombreux autres locaux sont prêts à retrouver une nouvelle activité, soit à travers une réaffectation, ou une concession aux enchères publiques, opération qui sera "incessamment" lancée.