La chambre correctionnelle prés la cour de justice de Béchar a prononcé, hier, des peines d'emprisonnement allant jusqu'à 10 ans de prison ferme à l'encontre des responsables locaux du secteur des ressources en eau, des membres du comité de marché de la wilaya et des entrepreneurs privés, pour violation des dispositions du code des marchés publics, détournement de deniers publics, abus de pouvoir, faux et usage de faux, concussion et usage abusif de fonction. En effet, la chambre correctionnelle a infligé une peine de 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de DA à trois des responsables locaux du secteur de l'hydraulique. Il s'agit de l'ex-directeur de wilaya de l'hydraulique, son adjoint et de l'ingénieur chargé du suivi des projets du secteur, tandis que deux autres cadres ont écopé, d'une peine de quatre ans de prison ferme, alors que la subdivisionnaire du secteur à Mougheul a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis. Concernant les membres du comité de marchés de la wilaya à leurs tête le secrétaire général de la wilaya, ce dernier s'est vu infliger une peine de quatre ans de prison ferme et une amende d'un million de DA, alors que deux membres du comité ont écopé de deux ans de prison ferme, et deux autres ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis. Des 18 entrepreneurs privés, un seul a été acquitté, les autres ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis. Les faits de cette affaire remontent au début de l'année 2009, lorsque des soupçons prévalaient sur la violations du code des marchés publics par les cadres de la direction de wilaya du secteur de l'hydraulique. Du coup, la machine judiciaire s'est mise en action, ce qui a permis de démanteler un réseau qui comprend, entre autres, l'ancien directeur de l'hydraulique, relevé de ses fonctions en juin 2008, son adjoint et des cadres de la direction de wilaya du secteur ainsi que des entrepreneurs privés, poursuivis pour les chefs d'inculpation de violation des dispositions du code des marchés publics, détournement de deniers publics, abus de pouvoir, faux et usage de faux, concussion et l'usage abusif de fonction. L'affaire a, enfin, pu connaître son dénouement après sept jours d'audiences et le réquisitoire du représentant du ministère public. Il convient de souligner que, le procès de cette affaire remonte au 19 janvier dernier, lors de son examen en appel par la chambre correctionnelle près la cour de justice de Béchar, qui a vu se succéder à la barre une cinquantaine d'accusés et de témoins. Pour rappel, cette condamnation intervient à quelques jours seulement de la condamnation à 8 ans de prison ferme pour dilapidation de deniers publics, appartenant à Algérie Télécoms, à l'encontre de ses cadres, ce qui renseigne sur la volonté du pouvoir judiciaire de combattre le fléau de la corruption, qui tend à prendre de l'ampleur ces dernières années.