Plusieurs centaines de médecins, pharmaciens et dentistes du secteur public, se sont rassemblés, hier, devant le ministère de la Santé de la Population et de Réforme hospitalière à Alger et ce plus d'un mois après le début d'une grève lancée notamment pour la révision de leur statut. En effet, la grève est suivie par les adhérents des syndicats dans les hôpitaux publics de plusieurs grandes villes du pays, à l'exception des centres hospitaliers universitaires (CHU). Il faut rappeler que ce mouvement de grève n'est pas une nouveauté et cette situation de crise n'est pas nouvelle mais elle perdure depuis des années car elle n'a pas manqué de chahuter la prestation médicale envers les citoyens. Il est indiqué que la manifestation, encadrée par un important service d'ordre, s'est déroulée dans le calme. Les adhérents du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), qui regroupe les généralistes et le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), observent une grève depuis respectivement le 24 décembre 2009 et le 4 janvier 2010, tout en assurant les urgences, le suivi des malades chroniques ou les gardes dans les hôpitaux publics. Ils réclament notamment la révision de leur statut particulier et, l'ouverture de discussions sur le régime de leur indemnitaire, et l'octroi d'un quota de logements de fonction, selon le président du SNPSSP, Dr Mohamed Yousfi. Mais aussi, ils revendiquent un plan de carrière qui garantisse une vraie progression professionnelle et une rémunération juste qui est non seulement adaptée à la réalité de l'environnement économique national mais qui permettra aussi aux praticiens d'accéder, à l'instar de leurs collègues du secteur universitaire, à une vie décente et digne, rien de plus normal. Ce sont là des revendications claires et sans équivoque. Mais ce qui est proposé aujourd'hui par les pouvoirs publics aux praticiens, généralistes soient ils ou spécialistes, ne semble pas répondre à leurs attentes et espérance. En effet, ces praticiens, en particulier les généralistes, ne sont pas satisfaits du projet de décret exécutif portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux généralistes de santé publique qui est publié au Journal officiel n° 70 du 30 novembre 2009. Par ailleurs, il a été précisé que le secteur de la santé publique emploie quelque 30000 médecins, dont 8500 spécialistes, en estimant à près d'un millier le nombre des manifestants, dont la plupart vêtus de blouses blanches et dont 20% de ces personnes ont atteint 25 à 30 ans d'ancienneté, une carrière si c'est trop dire, toute une vie. De plus, cette catégorie de médecin constitue la seule qui soit encore concernée par le service civil. D'autre part, les praticiens généralistes, dont le nombre est de 4000 médecins, sont encore, au pire au chômage, ou encore au mieux inscrits dans le cadre du pré-emploi. Cependant, les deux syndicats affirment que les pouvoirs publics n'ont pas respecté l'accord sur leur statut en promulguant un texte différent de celui qui non seulement avait été négocié entre les deux parties mais aussi qui assurait à ces praticiens une évolution de leur carrière.