Les prix du pétrole sont au plus bas depuis un an. Le baril de brut léger américain se négociait, vendredi, légèrement au-dessus de 55 dollars sur le marché à terme. Depuis le record du brut américain établi au mois de juillet dernier, à 78 dollars et 40 cents le baril, les prix ont baissé de près de 30%. Depuis le record du brut américain établi au mois de juillet dernier à 78 dollars et 40 cents le baril, les prix ont baissé de près de 30%. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord résistait un peu mieux, perdant 30 cents à 58,24 dollars, sur l'échéance de janvier. Les analystes citaient plusieurs raisons à la chute des cours. Liquidations généralisées dans le secteur des matières premières, températures douces pour la saison aux USA, relativement bonne tenue des stocks de produits distillés américains, normalement sous pression en hiver. Mêmes si les stocks de produits distillés ont chuté de 16,5 millions de barils depuis six semaines, une partie des investisseurs juge toujours le marché correctement approvisionné. Au-delà de toutes ces informations concomitantes qui expliquent, en partie, cette chute des prix, cette situation pousse le marché à s'interroger sur l'efficacité de la baisse de production annoncée en octobre par l'Opep, et sur l'opportunité d'une mesure similaire à la mi-décembre. En effet, le cartel avait annoncé une baisse, effective à partir du 1er novembre, de 1,2 million de barils par jour de sa production pétrolière pour, justement, soutenir les prix. Les investisseurs avaient accueilli cette nouvelle avec défiance, attendant de pouvoir mesurer la quantité réelle de brut soustraite au marché. Certains analystes estiment que ce repli des cours est le signe que l'Opep ne réduit pas sa production dans les proportions qu'elle avait décidé. La réduction de la production du cartel se fait, partiellement, affirment de nombreux analystes. Le cabinet de conseil spécialisé Petrologistics explique que la production de l'Opep est actuellement de 27,2 millions de barils par jour, bien au-dessus des consignes officielles à environ 26,3 millions. Jeudi, le cabinet de conseil Oil Movements a estimé que, loin de diminuer sa production, l'OPEP avait, en fait, augmenté ses exportations de 210 000 barils par jour depuis le 4 novembre. "Il n'est pas encore possible de mesurer physiquement l'impact de cette baisse, mais, de toute façon, le marché reste largement approvisionné ", nuançait Jason Schenker, de Wachovia Securities. "On devrait être entre 600 000 et 1,1 million (de production en moins, ndlr)", estimait pour sa part Simon Wardell, analyste chez Global Insight, soulignant également qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions certaines. Mercredi, avant le nouveau plongeon des cours, l'Opep avait estimé avoir "largement atteint" son objectif de "stabiliser les marchés et d'enrayer la chute des prix observée lors des derniers mois". Mais l'incursion sous 55 dollars, si elle se répétait et s'aggravait, pourrait doucher ce triomphalisme. "Cela va augmenter la pression sur l'OPEP, et peut-être l'inciter à réduire plus amplement sa production", a estimé Tom Bentz, courtier chez BNP Paribas à Washington. l'Opep se réunit à la mi-décembre à Abuja (Nigeria). "Si les prix sont plus proches de 55 dollars que de 60 dollars à la mi-décembre, la probabilité d'une nouvelle coupe de production augmentera", convient Simon Wardell. Toutefois, prévient-il, l'OPEP prendrait un gros risque si elle réduisait encore l'approvisionnement du marché, alors qu'il est trop tôt pour écarter la possibilité d'un hiver rigoureux synonyme de forte demande. Une approche que ne partage pas le cartel, puisque dans son rapport mensuel, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole estime que si elle continue à produire au rythme actuel, les stocks augmenteront plus rapidement qu'à l'habitude au deuxième trimestre de l'année prochaine. Le président de l'Opep, Edmund Daukoru, a déclaré que le sentiment général au sein de l'Opep était favorable à une réduction supplémentaire de la production lors de la réunion ministérielle du 14 décembre. "De nombreux pays de l'Opep pensent que le marché est vraiment très calme, donc que nous pourrions réduire la production. J'ai l'impression que le sentiment général est favorable à une baisse supplémentaire", a-t-il dit, ajoutant que l'ampleur de cette réduction serait débattue lors de la réunion.