La Caisse de garantie des crédits d'investissement-PME (CGI) a accordé, depuis sa mise en place en 2007, une garantie financière pour 465 dossiers de création et/ou de développement de PME à l'échelle nationale. Ces garanties représentent un montant global de 5,5 milliards de DA, sur un crédit total octroyé par les banques de l'ordre de 11,5 milliards de dinars. Selon , M. Ghazi Farid, chef du département Analyse de la CGI "cette garantie est destinée à la couverture du risque d'insolvabilité des entreprises de crédits servis par les banques. Aussi, ce risque d'insolvabilité est matérialisé par le défaut de paiement (non remboursement du crédit), suite à quoi la banque déclare +sinistre+ après deux échéances impayées de la dette principale et des intérêts". Toutefois, il a assuré que "la Caisse n'a eu à décaisser, à ce jour, aucun centime pour l'indemnisation, pour la simple raison que les banques n'ont signalé aucun cas de non remboursement", indice attestant, selon lui, de la "solvabilité des entreprises débitrices, mais aussi de la bancabilité des projets couverts par la garantie". Plus de 4300 emplois ont été générés par ces PME bénéficiaires d'une garantie des crédits, lesquels se répartissent par secteur d'activité à hauteur de 35 % pour le BTPH, 34 % pour le transport et 9 % pour les services, a précisé M Ghazi en rappelant que "tous les crédits d'investissement-PME sont éligibles à la garantie de la Caisse, à l'exception des activités agricoles, de commerce et de pêche, couvertes par d'autres dispositifs". La CGCI, opérationnelle depuis 2007, a pour mission de soutenir la création et le développement de la PME en lui facilitant l'accès au crédit. Notons, néanmoins, que les PME restent encore en mal de financement. L'Algérie comptait, en 2009, près de 350 000 PME, privées dans leur quasi-totalité. La particularité de leur financement est qu'il s'opère essentiellement sur fonds propres ou par le biais de crédits bancaires. Le montant de ces derniers est loin d'être négligeable. Selon le délégué général des banques et des établissements financiers (Abef), M.Benkhalfa, sur 2 700 milliards de dinars de crédits à l'économie accordés par les banques en 2008, 90% sont allés aux entreprises, toutes formes confondues. Les PME représentent dans ce total 40 à 45%. Notons que selon le gouverneur de la Banque d'Algérie les crédits à l'économie ont augmenté de 18,51% en 2009. Il expliquera que cette croissance des crédits à l'économie est justifiée par la forte croissance des crédits à moyen et long termes dans les secteurs notamment de l'eau et de l'énergie, la part de cette catégorie de crédits ayant progressé à 56,58% à fin 2009 contre 52,62% en 2008. Aussi, l'encours de crédits à moyen et à long termes est passé de 1 426,1 milliards de DA en 2008 à 1 764,09 milliards de DA en 2009. Quant aux crédits à court terme, leur croissance a été de 12,30% en 2009 contre 15,91% en 2008. Néanmoins, et malgré l'importance de la part des crédits distribués au secteur privé, qui s'est située entre 51 et 52% en 2008-2009, le développement des crédits aux PME, reste en deçà de l'objectif recherché par les différentes mesures prises par les pouvoirs publics pour faciliter les crédits aux PME, à l'image de la création des organismes de garanties des crédit, et la bonification des taux d'intérêt. Des fonds de garantie ont été créés et sont opérationnels depuis quelques années. Plus récemment, les autorités financières algériennes ont exigé des banques publiques nationales de créer des sociétés de capital-risque et de leasing. Pour stimuler son développement, les autorités du secteur ont donné instruction, à la fin de l'année 2008, aux banques publiques de créer leurs propres filiales spécialisées dans cette activité. La BEA (Banque extérieure d'Algérie) s'est distinguée des autres banques publiques en s'associant, fin 2009, à la Banco Espirito Santo (Portugal) et à un fonds d'investissement international Swicorp pour créer IJAR Leasing Algérie, doté d'un capital de 3,5 milliards de dinars. Les deux autres banques publiques, la BNA et la BDL, ont choisi de rester en territoire connu et ont signé un accord pour créer de concert la Société nationale de leasing (SNL). La autorités ont également instruit les banques publiques de créer des filiales spécialisées dans le capital risque. Alors que la BADR et la CNEP ont annoncé la création d'une filiale commune, la BEA a choisi de s'associer au français SIPAREX pour créer un fonds de capital-risque doté de 50 millions d'euros. Il devrait investir dans différents secteurs via des prises de participation minoritaires dans les entreprises retenues qui pourront être aussi bien à capitaux algériens qu'étrangers.