Des sénateurs américains à la recherche d'explications sur les causes de la crise financière de 2008, ont entendu hier les patrons de la banques d'affaires Goldman Sachs, visée par une enquête pour fraude. La sous-commission permanente des enquêtes du Sénat a interrogé le P-DG de la banque, Lloyd Blankfein, ainsi que d'autres responsables, dont le Français Fabrice Tourre, qui se trouve au centre de l'enquête de la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, visant la banque d'affaires. d'après les enquêteurs du Sénat américain qui ont rendu publics de nouveaux documents lundi, la banque Goldman Sachs avait élaboré une stratégie pour profiter de l'effondrement du marché immobilier et a engrangé des milliards de dollars au détriment des clients. Les enquêteurs estiment que les dirigeants de la banque d'affaires américaine ont trompé les investisseurs sur des investissements hypothécaires complexes devenus toxiques. Ils citent des courriels et d'autres documents obtenus lors d'une enquête de 18 mois. Des extraits des documents ont été rendus publics lundi à la veille d'une audition des dirigeants de la grande banque new-yorkaise mardi devant la sous-commission d'enquête permanente du Sénat. Le P-DG de Goldman Sachs Lloyd Blankfein assure, dans le texte qu'il doit prononcer mardi devant le Congrès, que la banque n'a pas misé contre ses clients et ne peut pas survivre sans leur confiance. Les dirigeants de Goldman Sachs affirment qu'elle n'a pas profité de l'effondrement du marché hypothécaire qui a commencé en 2007, entraînant la crise financière mondiale. "Je crois qu'ils trompent le pays", a déclaré lundi le sénateur Carl Levin, président de la sous-commission d'enquête permanente du Sénat américain, devant la presse. "Il ne fait aucun doute qu'ils ont réalisé de gros gains en pariant contre le marché". Au début du mois, la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme de la bourse américaine, a porté plainte pour fraude au civil contre Goldman Sachs. La SEC accuse la banque d'avoir trompé les investisseurs lors de la vente de titres adossés à des crédits hypothécaires à risque ("subprimes"), au moment de l'effondrement du marché immobilier aux Etats-Unis en 2007. D'après la SEC, Golman Sachs a préparé ces investissements sans dire à ses clients qu'ils avaient été élaborés avec l'aide d'un hedge fund client, Paulson & Co, qui pariait sur la chute de ces titres. Goldman Sachs "connaissait l'implication de Paulson dans la sélection" des titres, a affirmé le sénateur Levin. "Ils savaient que Paulson spéculait à la baisse".