Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé le G20 à renforcer la régulation financière, sur laquelle des nouveaux principes et de nouvelles normes ont été adoptés. Le Conseil de stabilité financière (CSF) "devrait élaborer des lignes directrices de mise en œuvre pour les régulateurs et superviseurs nationaux et établir un mécanisme permanent de suivi des grandes institutions fiancières", ont déclaré M. Sarkozy et Mme Merkel dans une lettre adressée au Premier ministre canadien Stephen Harper. Selon le CSF, l'application des mesures adoptées lors du sommet du G20 à Pittsburgh pour limiter les risques associés aux pratiques de rémunération dans le secteur finanicer reste "inégale " entre les membres du G20, ce qui crée des distorsions de concurrence et risque de décrédibiliser les engagements pris par le G20. Les deux dirigeants ont notamment demandé un renforcement de la supervision et de réglementation du processus de notation de crédits. Les agences de notation internationales ont été beaucoup critiquées en Europe pour leur rôle dans la crise de la dette souveraine grecque. Elles sont accusées d'avoir aidé à aggraver la crise. "Les développements récents ont montré qu'il faut travailler sur le cadre de supervision et de réglementation pour améliorer le processus de notation de crédits", ont-ils dit. "Le manque de concurrence dans ce secteur doit être évalué et nous devrions demander à l'OICV (Organisation internationale des commissions de valeurs) de proposer des mesures pour l'accroître", ont poursuivi M. Sarkozy et Mme Merkel. "Le code de conduite international des agences de notation de crédits doit être complété pour traiter de l'impact de la communication et de la publication des changements de note sur l'amplification des crises et la stabilité financière", ont-ils dit. Ces derniers mois, les agences de notation, déjà très controversées après la crise du "subprime", avaient successivement baissé leurs notes des dettes souveraines de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne, ce qui a provoqué une crainte de contagion de la crise grecque en zone euro. "Les dirigeants du G20 doivent demander au CSF d'évaluer avant juin 2011 s'il convient de rendre notre réglementation moins dépendante de la notation externe et si besoin, proposer des mesures pour atteindre cet objectif", ont-ils ajouté. Alors que l'économie mondiale est toujours fragile, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté lundi les dirigeants des 20 pays les plus industrialisés (G20), qui se réunissent les 26 et 27 juin prochain à Toronto, au Canada, à davantage investir dans des politiques de lutte contre la pauvreté. " J'encourage toutes les initiatives qui permettront de renforcer la stabilité de l'économie globale, de l'environnement et la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)", a écrit M. Ban dans une lettre adressée aux dirigeants du Groupe 20 (G20). En septembre 2000, les dirigeants de la planète réunis à New York ont adopté la Déclaration du millénaire dans laquelle ils ont prévu la réalisation de huit grands Objectifs du millénaire pour le développement d'ici à 2015. Il s'agit notamment de réduire de moitié l'extrême pauvreté, d'assurer une éducation primaire pour tous, de promouvoir l'égalité des sexes, de réduire la mortalité infantile, de combattre des maladies telles que le VIH/sida et le paludisme et d'assurer un environnement durable. "Plus que jamais, les investissements en faveur des populations les plus pauvres du monde sont nécessaires pour combler les écarts dans la réalisation des objectifs de développement y compris des OMD", a dit le secrétaire général.