La célébration de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse est marquée cette année par le lancement d'un autre programme quinquennal qui revêt évidemment pour tous les Algériens une importance considérable et qui s'inscrit dans cette longue série de reconstruction du pays, car en 1962, lorsque l'Etat algérien renaissait, le peuple venait de sortir d'une longue éclipse durant laquelle l'occupant français l'avait dépossédé de toutes ses ressources, sa richesse et toutes ses responsabilités dans la conduite de ses propres affaires. Pendant plus de 130 ans de son histoire, le peuple algérien n'avait cessé de vivre pour refuser et combattre une colonisation installée par un Etat étranger défendu par une armée d'occupation et une administration coloniale des plus dévastatrices et qui représentait, pour les Algériens des instruments d'oppression et de répression, un système d'exploitation des ressources naturelles du pays et de sa force de travail. Par ses origines comme par ses objectifs, l'occupant était animé et inspiré dans son action quotidienne par des actions militaires et des principes qui n'avaient rien à voir avec la réalité de l'Algérie et de son histoire. La politique de la terre brûlée pratiquée durant toute cette période exercée sur l'ensemble du territoire national, les formules vainement essayées pour mieux contenir l'évolution de la société, tout cela visait à nier l'existence de l'Algérien en tant qu'homme appartenant à une civilisation porteuse de message universel et aspirant intensément à reprendre son rôle dans le concert des nations. La structure militaire et l'administration étaient constituées de formules importées et reconstituées d'une manière anachronique et désordonnée selon les problèmes que chaque partie du pays pouvait poser à la stabilité du fait colonial. Cette situation ne pouvait que déboucher sur une action improvisée au fil du temps et tentant à chaque période de trouver les moyens de bloquer l'évolution positive de l'Algérien tant sur le plan économique et social que sur le plan politique. C'est à partir de cette situation, qu'en 1962 à l'heure même de son indépendance, l'Algérie se devait de construire un Etat moderne et fort. C'est dans ce contexte qu'allait être aborder la construction d'un Etat sérieux, organisé, démocratique et décentralisé. Ce fut d'abord un rêve impensable pour lequel des milliers de chahids ont lutté et se sont sacrifiés tandis que d'autres de la même génération de Novembre 54 ont consacré également leur temps et leur vie à construire un Etat républicain et à donner à la Nation tous les espoirs. Au cours de ces quarante-huit ans d'indépendance, l'Algérie est arrivée non sans peine à se reconstruire et à réussir dans toutes ses étapes de développement politique, économique, social et culturel. Des immenses changements et autres acquis qui font, aujourd'hui, la fierté du peuple algérien. Cette anniversaire constitue pour chacun et tout particulièrement pour la nouvelle génération post-indépendance, un chapitre de mémoire et un lieu d'expression pour affirmer la foi en ce destin commun et toute la volonté à consolider au mieux le socle de la souveraineté nationale et du respect de notre identité nationale bafouée tant d'années par le colonialisme. " Un million et demi d'Algériens ont payé de leur vie, la victoire de leurs idéaux. En rendant hommage à ces chouhada, nous devons remémorer tout ce qui a été à travers des innombrables actes d'héroïsme individuel, la foi dans la patrie et dans son avenir, tout ce qui a été la force de l'attachement aux principes de justice et de dignité ". Ces rappels ont, toujours, été nécessaires dans les orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. " Non pas pour exacerber un quelconque chauvinisme national. Non pas pour entretenir de quelconques ressentiments, et pas davantage pour légitimer de quelconques droits ou privilèges au nom des sacrifices du passé ". Ces rappels sont d'abord destinés à la vérité, alors que des tentatives honteuses de réécriture de l'histoire se développent. " Nous les devons à la jeunesse pour souligner combien est précieux le droit à sa patrie, ce droit qui a été arraché au prix plus fort ; combien est précieux le droit à la dignité, conquis par un système colonial oppresseur et raciste, qui, pendant plus d'un siècle, a condamné le peuple algérien au mépris, à l'ignorance et à l'exploitation ". Si la notion d'Etat évoque selon la terminologie politique moderne les idées de pouvoir et d'ordre ainsi qu'une stabilité qui s'affirme sur le plan interne, l'Algérie était dans les années 90, et à bien des égards, un pays livré à lui-même et où la sécurité des biens et des personnes était, pour le moins, imparfaitement assurée. Une situation qui a donné naissance à une tragédie nationale et qui a été déplorable sur tous les plans, finissant à dégrader la situation politique et économique du pays et surtout à influencer sur l'unité nationale. A cet égard, les engagements, pris à partir de 99, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sont on ne peut plus clairs pour avoir réuni les conditions pour l'instauration d'un Etat de droit régi par des lois et basé sur une morale. Dans cette perspective, la stabilité institutionnelle après une crise d'une profondeur et d'une gravité extrême, était le premier impératif de l'œuvre du Président. La parole a été donnée au peuple qui, par voie référendaire ou lors d'élections, a pu s'exprimer en toute liberté. C'est avec son appui, et grâce à cette stabilité, que la paix civile est revenue, puis couronnée par la réconciliation nationale. Celle-ci a permis d'être à la base de l'initiation de grandes réformes qui, aujourd'hui, conditionnent l'avenir de la Nation. Cette stabilité retrouvée a également permis au pays de reconquérir sa juste place dans le concert des nations. De tout ce qui précède, le pays a pu en une décennie rétablir tous les équilibres économiques et lancer d'immenses programmes de développement des infrastructures et d'amélioration des conditions et du cadre de vie des citoyens. Fort de cette stabilité, de ces résultats, le programme présidentiel, à travers le lancement du programme quinquennal 2010/14, vient d'imprimer un nouvel élan à la construction du projet national. En début d'année 2010, et à suivre les propres directives du président de la République, les résultats positifs ne doivent pas, non plus, "nous faire oublier la fragilité des acquis tant qu'ils resteront trop largement tributaires des hydrocarbures. Cette dépendance d'une ressource non renouvelable est une lourde hypothèque sur la continuité de notre développement qu'il importe de lever pour assurer l'avenir de nos enfants et garantir le futur de la nation. C'est pourquoi, la diversification de notre économie et sa compétitivité, à l'heure d'une mondialisation incontournable, sont des exigences vitales posées à la politique et à l'effort nationaux ". Il s'agit, en particulier, de développer les activités industrielles et l'innovation qui sont le socle indispensable d'un développement solide et durable, surtout que, durant ces dernières années, l'accent a été mis sur la création des conditions d'un tel élan, notamment par le lancement de vastes programmes de développement et de modernisation des infrastructures, support essentiel de la production et des échanges et important facteur de compétitivité. Tout comme, il a été procédé à l'assainissement financier du secteur bancaire et qui a été engagé par des actions en profondeur en vue de le dynamiser et de l'adapter aux exigences nouvelles, l'assouplissement également des procédures régissant l'initiative et l'activité économique, renforçant ainsi les garanties aux investisseurs tout en multipliant les incitations financières et fiscales à l'investissement. Parallèlement à tous ces efforts, l'assainissement des entreprises du secteur public économique s'est poursuivi pour les rendre plus viables, aucune formule n'a été exclue dans ce sens et avec le souci principal de la protection des travailleurs. Il s'agit aussi à faire émerger des entités compétitives, capables de concourir de l'accroissement de la richesse nationale. C 'est dans cet esprit que le nouveau programme quinquennal sur la base d'une nouvelle stratégie intervient pour impulser une politique industrielle ambitieuse et dynamique. Tous les moyens sont alors mis en œuvre, propres à susciter et à soutenir une expansion industrielle capable d'offrir des avantages comparatifs, à partir des atouts que sont, notamment, les richesses naturelles, l'expérience accumulée dans plusieurs branches industrielles et les caractéristiques des ressources humaines. Ainsi, il est de la responsabilité des investisseurs nationaux de ne pas se laisser attirer par la facilité et de se détourner de l'exploitation quasi-improductive d'une rente, pour s'orienter plus fortement vers les activités industrielles et l'innovation. Pour le Président Abdelaziz Bouteflika, " si l'investissement étranger est précieux, en particulier pour nous aider à renforcer notre capacité technologique et notre expérience managériale, nous devons, aussi, être conscients que l'Algérie ne se développera, à la mesure et dans le sens que nous voulons, que par les Algériens eux-mêmes. Par l'effort de nos travailleurs se conjuguant à l'initiative d'entrepreneurs nationaux, de véritables entrepreneurs, disposés à assumer, avec l'engagement de l'Etat, le risque industriel et à se mettre en mesure d'affronter la compétition internationale ".