Les contrats à terme sur le pétrole brut étaient en baisse, hier, alors que les marchés d'actions mondiaux subissent un mouvement de vente. Les prix du brut se sont toutefois redressés par rapport aux niveaux atteints plus tôt en séance, l'euro ayant repris le chemin de la hausse face au dollar. Le repli de Wall Street lundi a pesé sur les marchés pétroliers mardi à l'ouverture. Les contrats de référence sur le brut ont ouvert en baisse de plus de 50 cents par rapport à la clôture. Les prix ont ensuite continué de descendre jusqu'à atteindre des niveaux de support. A 13h01, le contrat londonien sur le Brent pour livraison en octobre affichait une baisse de 72 cents, à 75,88 dollars le baril. Il a perdu en séance jusqu'à 1,14 dollar, à 75,36 dollars le baril. Le contrat WTI d'octobre du New York Mercantile Exchange reculait quant à lui de 1 dollar à 13h01, à 73,70 dollars le baril. Vers 10h45, il a touché un point bas à 73,41 dollars le baril, en baisse de 1,29 dollar par rapport à la clôture de lundi. "Les prix du WTI (le baril échangé à New York, ndlr) se retrouvent sous une pression considérable dans le sillage d'un dollar plus ferme et de marchés boursiers affaiblis", ont noté les analystes de Commerzbank, relevant deux signes de la grande prudence des investisseurs. Ceux-ci attendaient plusieurs indicateurs importants mardi, dont les chiffres de l'activité économique dans la région de Chicago et l'indice de confiance des ménages du Conference Board, mais aussi les minutes du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (réunion du 10 août). En plus des craintes générales, le marché du pétrole aux Etats-Unis était pénalisé par un déséquilibre flagrant entre une offre abondante et une demande qui peine à suivre, ce qui se traduisait par une différence de prix de près de deux dollars entre le baril de WTI et celui de Brent, échangé à Londres. Lundi, "le département de l'Energie américain a abaissé ses prévisions de demande de pétrole aux Etats-Unis en juin de 48.000 à 19,291 millions de barils par jour", ont souligné les analystes de Commerzbank. C'est un niveau "bien inférieur à avant l'effondrement de la demande en 2008", ont-ils précisé, même si c'est le chiffre le plus élevé depuis le mois d'octobre 2008. Côté offre, les réserves se maintenaient à leurs plus hauts niveaux depuis les années 1980. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le relevé hebdomadaire du DoE mercredi devrait d'ailleurs révéler une hausse des stocks de brut, de 1,3 million de barils. Le développement de plusieurs cyclones ou tempêtes dans l'Atlantique, dont le puissant Earl qui a provoqué d'importants dégâts dans les Caraïbes, n'apportait pas de soutien au marché car leurs trajectoires semblaient éviter les installations pétrolières du golfe du Mexique. Earl menaçait désormais la côte Est des Etats-Unis, ce qui pourrait même affecter la demande en pétrole si les consommateurs devaient changer leurs projets pour le week-end prolongé de la Fête du Travail, a avancé Phil Flynn, de PFG Best Research.