Les 170 travailleurs de la Sotramine, filiale du groupe Ferphos, ont décidé de radicaliser leur mouvement de grève. En effet, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des mines et assimilés (FNTMA), affiliée à l'UGTA, Mohamed Bekaï a déclaré que la dernière session de négociations avec les responsables du groupe Ferphos n'ont pas abouti à des résultats palpables. Il estime que les responsables du groupe Ferphos restent fermes malgré la persistance du mouvement de débrayage enclenché depuis le 10 octobre dernier par les salariés de la Société des transports routiers des minerais (Sotramine). Selon Mohamed Bekaï, chef de file des syndicalistes, cette grève, la deuxième du genre depuis le début de l'année en cours, a provoqué d'importants désagréments à la société, paralysant 50% de la logistique du transport, chose qui a entraîné, toujours d'après le même responsable, une baisse sensible de la production, voire même des acheminements de phosphate à destination du port d'Annaba. Sotramine transporte 800 000 tonnes de minerai par an. La filiale Sotramine a été créée spécialement en partenariat avec la SNTF (Société nationale de transport ferroviaire) pour prendre en charge le transport de la production. Elle sera renforcée par l'acquisition de 22 camions supplémentaires d'une capacité de 40 tonnes chacun, ainsi que 75 wagons. Jusque-là, le réseau ferroviaire desservant les régions de prédilection de Ferphos ne parvenait pas à couvrir les besoins du groupe. Ferphos ne réussit à transporter que 1.2 million de tonnes de phosphate par an par voie ferrée et a, par conséquent, dû créer sa propre société de transport ferroviaire pour acheminer les 800 000 tonnes restantes. Aussi, cette grève aura un impact sur les objectifs de l'entreprise. Le manque à gagner est estimé à près de 20.000 tonnes, selon notre interlocuteur, soit près de 2.000 tonnes par jour. Selon Mohamed Bekaï, les objectifs de production et de transport de minerai arrêtés pour l'année en cours risquent d'être sérieusement compromis suite aux deux mouvements de grève observés durant l'année 2010. Le volume de production de 2 millions de tonnes attendu pour cette année ne devrait pas dépasser les 1,5 million de tonnes de phosphate, menaçant ainsi les parts du marché de l'entreprise à l'international, puisqu'un volume de 80% de la production est destiné à l'exportation.