Le renforcement de la collaboration énergétique dans les conditions de l'accroissement de la concurrence globale, constitue le thème principal de la semaine internationale de l'énergie qui s'est ouverte à Moscou, le 25 octobre 2010. Parmi les participants, on note la présence du DG de l'AIEA Yukiya Amano ainsi que le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'energie, Nuboto Tanaka. Les participants à ce forum se sont réunis à Moscou pour accorder leurs positions sur le marché énergétique mondial dans les conditions de l'économie globale en cours de rétablissement après la crise. Pour les deux dernières années la demande de pétrole et de gaz a brusquement chuté. Par conséquent, les prix des hydrocarbures ont baissé et la capacité d'investissement des producteurs a diminué. Ce qui pourra très prochainement entraîner à son tour le déficit des ressources. C'est pourquoi on attend que la semaine internationale de l'énergie donne un signe clair aux importateurs quant aux capacités éventuelles des producteurs. Au micro le chef du département analytique du Fonds de la sécurité énergétique nationale Alexandre Passechnik : " En Europe des phénomènes de crise et d'après-crise, des énormes dettes chez un nombre d'Etats ont provoqué une soi-disant demande différée de gaz il est évident que les grandes économies retrouveront tôt ou tard le haut niveau de consommation des ressources énergétiques qui était le leur avant la crise. Le groupe " Gazprom " le considère de manière assez optimiste en comptant dès 2013 à retrouver son niveau de production d'avant-crise ". La semaine internationale de l'énergie présentera les projets internationaux du " Nord Streame " et " South Stream " destinés à fournir à l'Europe du gaz russe. Et l'oléoduc Sibérie orientale - Océan pacifique qui achemine déjà le pétrole à la frontière chinoise et sur la côte russe du Pacifique où l'attendent des pétroliers de presque 10 pays de la région Asie-Pacifique. En même temps, le gaz naturel liquéfié est transporté par méthaniers de Sekhaline au Japon, en Corée du Sud, aux Etats-Unis et dans un nombre de pays de l'Asie orientale. Un nouveau centre énergétique régional est au fait en cours de création à l'Extrême-Orient russe. C'est une sorte de coussin de sécurité énergétique pour les grands et petits " dragons " asiatiques qui sortent les premiers de la crise financière et économique mondiale. Il est à noter qu'une conférence des ministres de l'Energie du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine (BRIC) devra avoir lieu dans le cadre de cette cinquième semaine internationale de l'énergie. Les pays de Bric se consultent sur la façon de satisfaire leur demande en énergie. Il n'est pas exclu que des discussions à Moscou des pays de Bric. Cependant, il cherchera à prouver que la politique pétrolière de l'Iran est la plus correcte. Téhéran a déjà fait connaître plusieurs de ses propositions à ce sujet. Elles trouvent leur application en Iran. Il s'agit notamment de renoncer à la pratique de payer le pétrole en dollar ". Imaginez ce que deviendra le dollar et les autres devises mondiales si l'Iran impose sa position aux autres membres de l'OPEP. Cette hypothèse exaspère Washington. La situation internationale se complique donc avec la nomination d'un Iranien au poste de chef de l'OPEP, note Sergueï Droujilovski. " L'obstination des Etats-Unis, leur volonté de renverser le régime iranien, de se venger de l'Iran, tout cela porte à croire que l'Amérique ne reculera pas. Même si l'Iran s'ouvre complètement à l'AIEA, elle continuera d'affirmer que l'Iran a tort. Mais en ce qui concerne l'Europe occidentale, des changements sont possibles. L'Allemagne, notamment, respecte tous ses contrats avec Téhéran. L'Italie salue également le renforcement des positions de l'Iran. Une scission dans le camp occidental est inévitable ". En attendant, les membres de l'OPEP ont adopté une nouvelle stratégie globale à long terme. Les détails ne sont pas divulgués. Mais on sait que cette stratégie prévoit l'application d'une série de mesures visant à assurer une demande de pétrole garantie.