La réunion de juin des 35 gouverneurs de l'Aiea, représentant les 151 Etats membres de l'agence onusienne, s'est ouverte hier matin à Vienne. Le dossier nucléaire iranien constitue une nouvelle fois le principal point à l'ordre du jour du Conseil des gouverneurs de l'Aiea, qui a débuté hier à Vienne, alors que les grandes puissances pressent pour de nouvelles sanctions contre Téhéran. La réunion de juin des 35 gouverneurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, représentant les 151 Etats membres de l'agence onusienne, s'est ouverte hier matin à Vienne. Dans le cadre des discussions sur les programmes nucléaires au Moyen-Orient, ils se pencheront particulièrement sur le cas de l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément. L'agence a diffusé un rapport la semaine dernière montrant que la République islamique avait poursuivi ses activités d'enrichissement, malgré les injonctions répétées du Conseil de sécurité de l'ONU et trois séries de sanctions. Selon ce document, Téhéran avait produit début avril 5,7 kg d'uranium enrichi à environ 20% destinés, selon ses propres dires, à un réacteur de recherche médicale. Mais les Occidentaux doutent de cette utilisation et affirment que l'Iran ne dispose pas de la technologie pour transformer l'uranium en barre de combustible pour ce réacteur. En octobre, les Etats-Unis, la Russie et la France avaient proposé de fournir ces barres en échange du stock d'uranium faiblement enrichi de Téhéran. Mais la République islamique a rejeté cette solution et finalement signé un accord avec le Brésil et la Turquie. Malgré cette tentative d'apaisement, Washington presse pour une quatrième série de sanctions de la part du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont le soutien affiché de la France et la Grande-Bretagne et disent avoir celui de la Russie et de la Chine. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad doit se rendre en Chine cette semaine pour aborder le dossier nucléaire et tentera de dissuader Pékin, un de ses traditionnels alliés, de voter en faveur de nouvelles sanctions. Un autre point important à l'agenda est consacré à Israël. Pour la première fois depuis 1991, l'Aiea, sous pression des Etats arabes, examinera les activités de l'Etat hébreu, considéré comme une puissance nucléaire mais qui ne confirme ni ne dément ce statut. Le directeur général de l'Aiea, le Japonais Yukiya Amano, a récemment demandé aux Etats membres des idées pour convaincre Israël de signer le Traité de non-prolifération (TNP) et accepter les inspections des experts de l'agence. Pour des diplomates occidentaux, la discussion sur Israël est prématurée car M.Amano n'a pas reçu toutes les propositions. Enfin, les gouverneurs aborderont le dossier de la Syrie, l'agence s'étant plainte du manque de coopération de Damas dans son enquête sur le site désertique de Dair Alzour, bombardé par Israël en septembre 2007. Selon Israël, il s'agissait d'un site nucléaire et l'Aiea, examinant ces allégations depuis 2008, a confirmé que le bâtiment possédait certaines caractéristiques d'une installation nucléaire et a découvert des traces radioactives non naturelles, que Damas n'a pu expliquer. L'agence n'a pas non plus obtenu l'accès à trois autres sites potentiellement liés à Dair Alzour.