La baisse de production du gaz algérien, depuis quelques mois inquiète. Experts et analystes mondiaux se relaient pour émettre des avis et conclusions techniques. Le cas Algérie inquiète mais intéresse, surtout. Il lui est pressenti un rôle de leader. Cependant, point de stratégie ne semble exister pour pouvoir aspirer à cette prédiction. Il serait même hardi d'avancer un chiffre exprimant le stock en gaz qui demeure une grande inconnue. D'aucuns pensent même que la récente promulgation du décret exécutif 10-238 du 10 octobre 2010 portant organisation de l'administration centrale du ministère de l'Eergie et des Mines serait venu remettre de l'ordre dans la maison énergie. Tout porte à le croire au regard des résultats à la baisse enregistrés sur le chapitre des exportations de gaz naturel et du GNL algériens. Celles-ci, ( les exportations algériennes ) ont baissé de 11% alors que le volume des échanges de gaz dans le monde s'est développé de 8,1%. Une baisse qui serait principalement due, selon des avis des experts à un manque d'investissement dans ce secteur gazier. Sixième producteur de gaz naturel avec 83.0 M/baril/jour et 4eme exportateur grâce à 68 M Baril/j, l'Algérie semble être en perte de vitesse. L'Algérie qui produit quelque 30 milliards de m3 de gaz, soit prés de 45 % de sa rente pétrolière annuelle a vu ses capacités de production chuter de 5 à 6 milliards de m3 annuellement. ses partenaires étrangers et clients traditionnels sont sceptiques d'autant que la menace des nouveaux entrants est omniprésente. Les explications données par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi sont loin d'être convaincantes. Ce dernier attribue ce manque à gagner à des retards sur les projets en coopération ou en cours de réalisation ainsi qu'à des pannes sur les sites gaziers déclarant d'ailleurs que " la production algérienne de GNL est inférieure de 20% à sa capacité, à cause d'un accident dans l'un des sites de production". Raisonnablement, cet argument aurait fait de l'effet s'il venait à peine à empêcher d'atteindre une hausse mais ne le serait pas pour expliciter une baisse. Cependant, une grande inconnue persiste. Il s'agit en fait, de savoir à combien se chiffrent les stocks gaziers algériens. Nombre d'experts et de connaisseurs des arcanes du marché gazier prédisent un avenir florissant au gaz algérien qui, avec de l'ambition, peut devenir un " leader dans le GNL ". Le département de M. Yousfi est appelé à faire montre de cette ambition d'abord en se maintenant en sa qualité de géant mondial du gaz en réalisent le manque à gagner. L'attendue mise en route de Medgaz reliant l'Algérie à l'Espagne prévu alimenter l'Europe à hauteur de 8 milliards de mètres cubes par an et en comptant, comme l'avait déclare le ministre de l'Energie et des Mines, sur la possible" demande mondiale de gaz qui devrait connaître une amélioration dès cette année et l'an prochain" et susceptible de réduire le manque à gagner et augmenter les capacités d'exportations de l'Algérie grâce aux 80,1 milliards de mètres cubes par an qui seront réalisés à court terme est à son tour un des éléments handicapant pour la production du gaz. Autres retards accusés par plusieurs projets d'investissement de GNL qui ne seront pas achevés avant 2013. C'est le cas pour l'usine d'Arzew, réalisée par la société italienne Saipem et le japonais Chiyoda, ainsi que la rénovation du GNL de Skikda confiée à KBR. Un autre retard contraignant provient de l'ensemble du méga projet gazier de Gassi Touil, dont la réception était prévue pour 2009 mais ne sera effective que d'ici 2013. Sonatrach avait déjà entamé la réalisation de segments de ce projet qui englobe toute la chaîne du GNL, de l'exploration à la liquéfaction. Située à 1000 km au sud-est d'Alger et à 150 km de Hassi Messaoud, la région de Gassi Touil qui s'étend sur 170 km de long et 105 km de large, est à vocation pétrolière et Gazière. Ce projet, décidé en 2003 et qui a vu l'entrée dans le partenariat des deux compagnies espagnoles (Repsol et Gas Natural), devait être achevé en 2009, mais le retard accusé par les deux partenaires a amené l'entreprise algérienne à revoir ses cartes et à rompre le contrat après plusieurs mises en demeure. En aval, le décret 07-267 devra permettre de cerner la question organisationnelle de l'administration centrale du MEM qui semble décider à mettre en place une stratégie de développement et du suivi du marché gazier. D'autant que le décret en question prévoit la création d'une sous- direction de l'analyse des marchés pétrolier et gazier pour assurer le suivi et l'analyse de l'évolution et des perspectives des marchés gaziers, entre autres. Il faut préciser aussi que la concurrence est prévue être rude avec l'accès de certains pays du Moyens-Orient au marché gazier. Un élément qu'il va falloir prendre en considération et se parer à toute éventualité. Sur un autre plan, le même décret insiste sur l'implication de l'engineering local qu'il faudrait intégrer à l'environnement pétrolier et gazier et considérer les compétences nationales. A cet effet, une direction est mise en place. Il s'agit de la direction de l'engineering et du développement dont la charge est de contribuer à la définition de la politique sectorielle ainsi que la mise en œuvre de la stratégie d'intégration des capacités locales. Cela impliquerait la question de la sous-traitance locale jusque-là bannie au profit des firmes étrangères. A ce sujet, la position de l'Algérie est claire. Le gouvernement algérien veut atténuer la dépendance extérieure en matière de maintenance. Les pouvoirs publics comptent ainsi encourager en favorisant les compétences nationales et répondre à la demande intérieure. Les entreprises locales sont appelées à s'impliquer. L'option de la préférence nationale est omniprésente dans les discours officiels. Le taux de préférence est passé à 25 %. Le gel de plusieurs contrats avec des sociétés étrangères par la Sonatrach en est la preuve de la volonté d'un choix local. La sous-traitance locale va devoir faire ses premiers pas au sein de grandes entreprises nationales à l'instar de la Sonatrach. qui a émis une directive de 38 pages évoquant la question de la préférence nationale. Laquelle directive précise qu'une marge de préférence est accordée aux produits, biens et services d'origine algérienne, suivant le taux et les modalités fixés par la réglementation en vigueur. Le dossier d'appel d'offres doit indiquer clairement le taux de la marge de préférence et la méthode d'évaluation et de comparaison des offres qui sera suivie pour appliquer ladite préférence.