La pièce de rechange contrefaite continue à squatter le marché algérien, faisant un pied de nez à la loi interdisant l'importation de ce genre de produits. Obsolescence ou dépassement des textes de ladite loi, ou simple complaisance dans les arcanes du système de contrôle. Mais à quel niveau ? Une saisie de marchandise prohibée ne semble pas régler le problème. Pire encore, cela n'empêche pas l'effusion des devises à coup de millions de dollars. Le dernier rapport du ministère du Commerce établi au premier semestre 2010 au niveau national, fait ressortir que sur un total de 4 390 infractions relatives à la contrefaçon par les agents de contrôle du ministère, les 275 infractions relevées et sanctionnées par 258 procès verbaux concernent la pièce de rechange. Les efforts consentis par les pouvoirs publics sont mis à rude épreuve. L'Etat, est décidé à lutter contre ce trafic dont l'impact est ressenti par le nombre des accidents de la circulation et la perte sèche de devises subi la condamnation de Sisyphe. Mais quelle est donc la solution ? Ces entorses faites à la loi se présentent sous forme de 68 infractions liées, notamment, au défaut de garantie, 29 autres à la non-conformité aux normes et enfin 8 infractions dues à l'absence de marque commerciale. A ce propos, le certificat d'origine des marchandises, obligatoire depuis le 19 octobre 2009, n'est plus exigé à l'importation en Algérie depuis le 10 décembre 2009. Il est remplacé par une attestation d'origine délivrée par les détenteurs de marques à leurs distributeurs agréés. Durant 2009, l'Algérie a importé quelque 43 000 tonnes de pièces de rechange équivalent à 496 millions de dollars effectués par 1 513 importateurs. Au cours de la même année, les saisies de pièces de rechange " Taiwan " ont atteint un peu plus de 2 500 tonnes représentant le montant de plus de 10 millions de dollars, des importations Cela n'est évidemment que la partie apparente de l'iceberg. Combien de téméraires détaillants en pièces de rechange ont réussi à se faufiler entre les mailles et fourguer leurs camelotes ! En 2008 les importations étaient de l'ordre de 44 256 tonnes de pièces de rechange importées ; 1 310 tonnes de ces pièces étaient contrefaites et saisies. Leur valeur s'élève à 5,7 millions de dollars. En clair, l'Algérie n'a importé que 1 310 tonnes de pièces de rechanges contrefaites en 2008, l'année suivante, en 2009 et avec la promulgation de la loi sur l'importation de pièces de rechange, notre pays enregistre plus de 2500 tonnes de marchandises " Taiwan ". Un véritable tonneau des Danaïdes. Car, bizarrement, la promulgation de la loi interdisant les importations de pièces de rechange contrefait ne semble avoir aucun effet et l'Algérie se retrouve avec une hausse de 1190 tonnes de ce type de pièces. La "faille" continueras à faire subir d'énormes pertes en devises au trésor public, causant de plus en plus de morts sur les routes, victimes expiatoires d'inconscients commerçants en quête de gain facile.