La Banque centrale européenne fait part sur son site internet de "sérieuses préoccupations" quant aux effets que pourrait avoir sur ses opérations de liquidité le plan de sauvetage de l'Irlande. Dans une tribune mise en ligne et datée de vendredi, la BCE observe en outre que des flous juridiques entourant le projet de loi qui permet la mise en oeuvre de ce plan en Irlande pourraient affecter ses droits en matière de collatéraux. "La BCE nourrit de sérieuses préoccupations quant au fait que le projet de loi soit insuffisamment sûr sur le plan juridique sur plusieurs questions critiques pour l'Eurosystème", dit le texte au sujet de la loi irlandaise visant à débloquer l'aide de 85 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Ces questions incluent "le champ des droits collatéraux des banques centrales comme sécurité dans le cadre de la fourniture de liquidités d'urgence", ainsi que les droits de la BCE et peut-être d'autres banques centrales de la zone euro. Le parlement irlandais a adopté mercredi le plan d'aide conclu par le gouvernement, l'UE et le FMI pour sortir Dublin de la crise provoquée par l'effondrement de son système bancaire. Les Etats et les institutions de la zone euro doivent assumer à la fois leur responsabilité individuelle et leur responsabilité collective dans la crise actuelle, a déclaré lundi Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE. "Nous devons à la fois avoir des responsabilités individuelles pleinement assumées - la bonne gestion de chacun des pays et, pour ceux qui ont un programme de redressement, appliquer rigoureusement le programme de redressement - et bien entendu aussi, assumées collégialement, par une bien meilleure gouvernance et par un fonds de stabilisation qui soit capable d'assumer toutes ses responsabilités", a-t-il ajouté. "Cela veut dire concrètement faire plus individuellement et faire plus collectivement dans la crise grave que nous avons, qui n'est pas une crise de l'euro, qui est une crise de la stabilité financière." Interrogé sur la situation spécifique de la France, Jean-Claude Trichet a répondu: "Chaque pays de la zone euro doit faire lui-même ses propres efforts. Et donc notre message pour la France est exactement le message que nous avons pour chacun d'entre eux: être aussi attentif que possible à rendre parfaitement crédibles les programmes qui ont été engagés." Interrogé sur l'éventualité d'une sortie d'un pays de l'euro, il a simplement répondu: "Je ne commente pas ce qui est une hypothèse absurde".