La performance des entreprises publiques a été passée en revue par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) qui a pour but, selon le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement Mohamed Benmeradi, de mettre de l'ordre dans ces entreprises. Le premier bilan rendu public pour la première fois par le ministre de l'Industrie fait état d'un financement qui a atteint 1 100 milliards de dinars, dont ont bénéficié les entreprises publiques, soit l'équivalent de 16 milliards au titre des différentes aides de l'Etat. Un financement destiné à "remettre la machine industrielle en marche", a indiqué Mohamed Benmeradi, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale en précisant que le secteur privé n'est pas en reste, puisqu'il a bénéficié dans le cadre de la mise à niveau de "4 milliards de dollars". Le montant est très important et l'Etat qui a mis la main à la poche semble ne pas être satisfait des résultats enregistrés. L'analyse du ministre montre, en effet, que l'Algérie demeure un pays importateur et le niveau des achats de l'étranger n'a pas baissé, au contraire il a même augmenté et le programme mis en œuvre "n'a pas satisfait les besoins locaux". Dans ce cadre, le ministre de l'Industrie a souligné que les investissements directs étrangers sont également en deçà de ce qu'espérait le gouvernement tant sur le plan des montants engagés, "pas plus de 2 milliards de dollars hors hydrocarbures en deux ans", ou encore en terme de productivité. Mohamed Benmeradi a indiqué ainsi que les investissements du privé national et étranger se sont concentrés dans des secteurs non productifs comme le BTPH. D'où le changement de vision du gouvernement qui lance un autre plan de relance d'autant que les conditions sont, selon le ministre, "réunies aujourd'hui pour substituer la production nationale aux importations". L'une des voies privilégiées est le partenariat dans des secteurs créateurs de richesse comme l'industrie mécanique ou l'automobile occupe une place prépondérante dans le plan du gouvernement. A titre comparatif avec la France, Benmeradi a souligné que 10% des emplois sont créés par l'automobile. D'où l'importance des négociations en cours avec le constructeur français Renault qui ont repris depuis un an après trois ans d'interruption. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine, a indiqué le ministre de l'Industrie qui a rappelé les objectifs assignés à ce partenariat s'il venait à se concrétiser, à savoir "50% du taux d'intégration et 50 000 véhicules par an". Concernant les négociations avec le constructeur allemand Volkswagen, Mohamed Benmeradi a affirmé que la partie algérienne e attend la réponse des allemands destinataires d'une fiche technique. Quant au partenariat SNVI Daimler, le premier camion sortira en 2013 dont la production sera de 750 camions par an pour arriver par la suite à 1500. Le ministre a mis l'accent sur la sous-traitance qui est une des "préoccupations du gouvernement" surtout que le marché est estimé à "3,5 milliards de dollars". A ce propos, il a précisé qu'une cinquantaine d'entreprises pourront travailler avec Renault. D'autres réflexions sont aussi engagées dans le volet de la pièce de rechange sachant que deux grands groupes comme Sonatrach et Sonelgaz "importent leurs pièces comme les turbines à gaz pour Sonelgaz qu'on peut fabriquer localement". Mohamed Benmeradi annonce la tenu d'un salon de la sous-traitance en avril prochain, ajoutant que l'Etat a dégagé 365 milliards de dinars pour le développement de ce secteur sous forme d'aides directes aux entreprises.