Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a averti lundi à Abou Dhabi que l'Iran riposterait avec force à une éventuelle attaque américaine, dans le cadre de la crise autour du programme nucléaire iranien. "Ils (les Américains) savent que s'ils venaient à commettre cette erreur, la réaction du peuple iranien sera dure et ils le regretteront", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi, au terme d'une visite officielle. Les propos du chef de l'Etat iranien qui s'exprimait en persan, étaient traduits en anglais par un interprète officiel iranien. M. Ahmadinejad, qui s'exprimait trois jours après que le vice-président américain Dick Cheney eut averti que les Etats-Unis ne permettraient pas à l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, a écarté l'éventualité d'une attaque américaine. "Ils ne peuvent pas attaquer l'Iran. Le peuple iranien est en mesure de riposter. Il est capable de bien se protéger et se défendre", a-t-il dit. Il a répété que le programme nucléaire de l'Iran, que les Etats-Unis soupçonnent de chercher à se doter de l'arme nucléaire, se déroulait "dans le cadre de la loi" et que Téhéran maintenait son "droit à acquérir l'énergie" nucléaire. Il a minimisé l'avertissement que Dick Cheney avait formulé vendredi alors qu'il inspectait un porte-avions américain croisant dans les eaux du Golfe, en face de l'Iran. "(Son) message ne contient rien de nouveau", a-t-il commenté. Le président iranien est arrivé dimanche à Abou Dhabi, au lendemain d'une visite de M. Cheney aux Emirats, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient visant à renforcer le front contre l'Iran aussi bien concernant l'Irak, où Téhéran est accusé par Washington de contribuer à l'insécurité, que pour son programme nucléaire. M. Ahmadinejad a indiqué que les discussions sur l'Irak entre des délégations américaine et iranienne, annoncées la veille à Téhéran et Washington, devaient se tenir à Bagdad, mais il n'a pas précisé de date. Les Etats-Unis "ont demandé à parler à l'Iran" pour résoudre les problèmes de sécurité en Irak, a-t-il dit. "Afin de soutenir le peuple irakien, nous avons dit que nous y étions prêts (...). Les deux parties ont confirmé que les discussions auraient lieu à Bagdad en présence du gouvernement irakien", a-t-il ajouté. Les pourparlers seront conduits par Ryan Crocker, l'ambassadeur américain à Bagdad, avec son homologue iranien, au cours des prochaines semaines, a indiqué dimanche le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.