Suite à la hausse du prix du pétrole, ils financeront une déduction fiscale pour certains contribuables. Les compagnies pétrolières devront verser de l'argent de leurs poches pour aider à compenser la hausse des prix du carburant, montant allant jusqu'à 115 millions d'euros. C'est le prix qui a été estimé, hier, lors d'une réunion à Bercy, pour faire le bilan des conséquences de la hausse des prix des produits pétroliers entre Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, Eric Besson ministre de l'Industrie, , et les principaux représentants de la filière pétrolière. L'idée est que les pétroliers "prennent en charge, via une taxation, la revalorisation du barème mis en place dans la déduction de frais professionnels pour déplacement", a expliqué Christine Lagarde, hier, sur France Inter. Cette déduction concerne les contribuables qui payent l'impôt sur le revenu et utilisent leur voiture particulière pour leur travail. Elle permet de déduire du revenu imposable une partie des dépenses de carburants, en incluant au kilométrage parcouru un barème fixé par l'administration fiscale. C'est pour ce barème que les compagnies pétrolières payeront. Par conséquent , la mesure bénéficiera à cinq millions de personnes, selon Christine Lagarde. Avant même sa signature, hier, l'accord avec les compagnies pétrolières a été critiqué par Jean-Claude Mailly, secrétaire général FO. Il a regretté l'aspect "compliqué" de son application et le fait que la mesure ne concerne que les ménages payant l'impôt sur le revenu, rappelant que, selon lui, la moitié des ménages ne payent pas cette contribution. De nombreux responsables politiques et syndicaux,avec la participation des associations de consommateurs, ont réclamé le rétablissement de "TIPP flottante", arguant du fait que ce mécanisme permettrait de moduler la taxation des produits pétroliers en fonction du niveau des prix hors taxes. Le cours du baril de pétrole a augmenté de plus de 75% depuis août dernier pour dépasser 120 dollars ces derniers jours. Cette hausse est alimentée, entre autres, par les événements politiques au Moyen-Orient et par la perspective d'une hausse de la demande japonaise après l'accident nucléaire de Fukushima. En France, les prix à la pompe ont ainsi remontés vers les plus hauts atteints en 2008, le litre de gazole dépassant 1,36 euro et le super sans plomb 98, 1,54 euro.